
Vers une censure des algorithmes ?
Hier, Cavanna ferraillait contre la censure de Marcellin, le ministre de l’Intérieur. Demain, devra-t-on batailler contre la censure des 0 et des 1 ? La censure robotisée des algorithmes ?
Hier, Cavanna ferraillait contre la censure de Marcellin, le ministre de l’Intérieur. Demain, devra-t-on batailler contre la censure des 0 et des 1 ? La censure robotisée des algorithmes ?
Dedans, les grands discours sur la canicule et sur l’environnement. Dehors, les voitures des ministres, leurs escortes, moteurs qui tournent, sous 40°C.
Je fais mon Yann Barthès dans la cour de l’Assemblée.
« Faites confiance à votre patron ! » C’est Bercy qui répond ça aux 464 salariés de New-Look. Qu’importe que le patron, en l’occurrence, soit un fonds voyou, avec pillage de la trésorerie, comptes non certifiés, et société-écran basée à Malte…
Ça n’est pour l’instant qu’un murmure : référendum.
Mais voilà l’arme qui les fait trembler : votre portable
Amsterdam-Bruxelles : c’est le premier vol supprimé pour des raisons climatiques. Et on le doit à la députée néerlandaise écologiste Suzanne Kröger, qui est venue (en train) nous soutenir à l’Assemblée…
Les ralentir, voilà l’enjeu. Ralentir les flux de capitaux. Ralentir les flux de marchandises. Ralentir quand tous les Mark Zuckerberg du monde ne font qu’accélérer. Accélérer les travailleurs qu’on jette. Accélérer la planète qu’on brûle.
Quoi de plus terrible que de voir mourir, lentement, presque inexorablement, son enfant ? Faut-il qu’à cette horreur s’ajoute, en plus, une calamité financière ?
On apprend que les 82 wagons qui emmenaient les fruits et légumes de Perpignan à Rungis vont être supprimés. Remplacés par des camions. 20 000 à l’année. Voilà le choix du marché. Votre loi Mobilité, sans vision, sans horizon, n’est qu’un pansement sur une hémorragie de CO2…
Monsieur le Ministre, vous signez un contrat, un contrat social, un contrat moral, le lundi, et vous le déchirez le jeudi. Vous vous fichez des Français. Et je fais un effort pour rester poli.
La conclusion, à vous écouter, c’est que vous aviez bien raison.
Qu’au fond, les Français réclament plus de Macron.
Mais plus vite, plus loin, plus fort.
Le pays est à bout. Au bord de la crise nerveuse. Et vous répétez : continuer plus vite ! Continuer plus loin ! Continuer plus fort !
Je ferais volontiers mienne la devise de Gébé, dans L’An 01 : « On arrête tout, on réfléchit et c’est pas triste. » On arrête les tronçonneuses, d’abord, on arrête les bulldozers, d’abord, on arrête les bétonnières d’abord !
« Chers collègues, mon fils veut devenir pêcheur. Mais pour pêcher, pardonnez l’évidence, pour pêcher, il faut des poissons. »
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