« J’ai refusé cent gamins à la rentrée »
Après notre proposition de loi sur les bénévoles des clubs, nous profitons de notre tour de France pour rencontrer celles et ceux qui tiennent le sport debout. Aujourd’hui à Saint-Etienne.
Après notre proposition de loi sur les bénévoles des clubs, nous profitons de notre tour de France pour rencontrer celles et ceux qui tiennent le sport debout. Aujourd’hui à Saint-Etienne.
« Je suis un groupe Facebook d’Atsem, on est nombreuses à ressentir ça. L’école devient une crèche. C’est une régression pour moi, mais aussi pour les enfants. »
J’ai, je le répète, un désaccord électoral et moral avec Jean-Luc Mélenchon, avec la direction de la France insoumise. Mais ce désaccord, il faut le situer au bon endroit, sans injure ni calomnie. Pour affronter la lame de fond du RN qui ne s’est pas arrêtée le dimanche 7 juillet au soir.
C’est la phrase que je préfère, qui fait le plus ma fierté : « Vous défendez l’ouvrier. » Le monsieur est au service technique de la ville, la dame auxiliaire de vie, en congé parental…
« On ne comprend rien aux classes populaires de notre pays si on n’y place pas au cœur le mot peur. »
De passage à Cergy, Sanaa me fait rencontrer sa bande de copines, pas mal des mères célibataires, mais pas toujours. Et qui demandent « un statut de la ‘maman solo’, ça devrait exister, comme veuf. » Minis récits de vie.
Il faut expliquer, encore, ce paradoxe : comment se fait-il que les citoyens soient taxés et bien taxés, mais qu’en retour pour la prison, comme pour l’hôpital, la justice, l’école, les services publics se dessèchent ?
« Ceux qui vont jusqu’au changement de sexe, ils ne font jamais demi-tour. Ce n’est pas une mode : c’est une souffrance, et la médecine y apporte un soulagement. »
En visite au réseau « Transidentités » du CHU d’Amiens, entretien avec Cécile Manaouil, cheffe du service « médecine légale ».
« J’ai toujours peur de sortir. Même en plein jour, je ne me sens pas au sécurité. Mais au Refuge, j’habite un appartemment où, enfin, je ne suis plus un intrus. »
Au Refuge de Paris, j’ai rencontré Ambre, 21 ans, personne trans passée par « l’enfer des foyers ».
Quand un malheur aussi soudain advient, on se dit, va exister une chaîne de solidarité, un filet de protection va se dresser. C’est vrai, un peu, mais pas trop. Et très vite ça disparaît.
J’ai lu sa tribune dans Le Monde, « Une voie pour tous », à propos des lycées pros, signée « Dylan Ayissi », mais je ne l’ai pas googlisé. C’est pas bien. Je ne suis pas pro. Alors ce dimanche matin, au bistro, je m’attends à un enseignant de quarante ans, vaguement. Un prof de mécanique auto, passionné par son boulot. A la place, qui s’assied en face de moi ? Un gamin de quoi ? Vingt-cinq ans ? « Vingt-deux. » Waouh.
La semaine dernière, à Calais, je rencontrais les femmes de Prysmian. « Depuis la création du collectif, je n’ai jamais entendu autant de propos misogynes », me racontait Sophie. Certains sous-entendent que leur place est la cuisine… A la place des fourneaux, elles monteront ce vendredi à Paris et seront dans la manif féministe.
Après notre proposition de loi sur les bénévoles des clubs, nous profitons de notre tour de France pour rencontrer celles et ceux qui tiennent le sport debout. Aujourd’hui à Saint-Etienne.
« Je suis un groupe Facebook d’Atsem, on est nombreuses à ressentir ça. L’école devient une crèche. C’est une régression pour moi, mais aussi pour les enfants. »
J’ai, je le répète, un désaccord électoral et moral avec Jean-Luc Mélenchon, avec la direction de la France insoumise. Mais ce désaccord, il faut le situer au bon endroit, sans injure ni calomnie. Pour affronter la lame de fond du RN qui ne s’est pas arrêtée le dimanche 7 juillet au soir.
C’est la phrase que je préfère, qui fait le plus ma fierté : « Vous défendez l’ouvrier. » Le monsieur est au service technique de la ville, la dame auxiliaire de vie, en congé parental…
« On ne comprend rien aux classes populaires de notre pays si on n’y place pas au cœur le mot peur. »
De passage à Cergy, Sanaa me fait rencontrer sa bande de copines, pas mal des mères célibataires, mais pas toujours. Et qui demandent « un statut de la ‘maman solo’, ça devrait exister, comme veuf. » Minis récits de vie.
Il faut expliquer, encore, ce paradoxe : comment se fait-il que les citoyens soient taxés et bien taxés, mais qu’en retour pour la prison, comme pour l’hôpital, la justice, l’école, les services publics se dessèchent ?
« Ceux qui vont jusqu’au changement de sexe, ils ne font jamais demi-tour. Ce n’est pas une mode : c’est une souffrance, et la médecine y apporte un soulagement. »
En visite au réseau « Transidentités » du CHU d’Amiens, entretien avec Cécile Manaouil, cheffe du service « médecine légale ».
« J’ai toujours peur de sortir. Même en plein jour, je ne me sens pas au sécurité. Mais au Refuge, j’habite un appartemment où, enfin, je ne suis plus un intrus. »
Au Refuge de Paris, j’ai rencontré Ambre, 21 ans, personne trans passée par « l’enfer des foyers ».
Quand un malheur aussi soudain advient, on se dit, va exister une chaîne de solidarité, un filet de protection va se dresser. C’est vrai, un peu, mais pas trop. Et très vite ça disparaît.
J’ai lu sa tribune dans Le Monde, « Une voie pour tous », à propos des lycées pros, signée « Dylan Ayissi », mais je ne l’ai pas googlisé. C’est pas bien. Je ne suis pas pro. Alors ce dimanche matin, au bistro, je m’attends à un enseignant de quarante ans, vaguement. Un prof de mécanique auto, passionné par son boulot. A la place, qui s’assied en face de moi ? Un gamin de quoi ? Vingt-cinq ans ? « Vingt-deux. » Waouh.
La semaine dernière, à Calais, je rencontrais les femmes de Prysmian. « Depuis la création du collectif, je n’ai jamais entendu autant de propos misogynes », me racontait Sophie. Certains sous-entendent que leur place est la cuisine… A la place des fourneaux, elles monteront ce vendredi à Paris et seront dans la manif féministe.
© François Ruffin 2017-2021