Un pansement sur une hémorragie de CO2…

On apprend que les 82 wagons qui emmenaient les fruits et légumes de Perpignan à Rungis vont être supprimés. Remplacés par des camions. 20 000 à l'année. Voilà le choix du marché. Votre loi Mobilité, sans vision, sans horizon, n'est qu'un pansement sur une hémorragie de CO2...



Monsieur le président, cher collègues,

On s’est rendu ensemble au marché de Rungis. C’était dans le cadre des Etats généraux de l’alimentation. Et on a été à travers les rayons de poisson, de viande et de fruit et légume.On apprend, là, aujourd’hui, que le train, qui depuis quarante ans, amènent les fruits et légumes depuis Perpignan jusqu’au marché de Rungis risque très fortement d’être supprimé.
On l’apprend, c’est 82 wagons. C’est trop cher de changer ces 82 wagons réfrigérés. Donc ils vont être remplacés à l’année par l’équivalent de vingt mille camions.

C’est un choix, c’est le choix du marché, c’est le choix qui se fait aujourd’hui. Mais je ne vois pas moi, dans ce texte ce qui va nous permettre d’infléchir ça pour demain. J’ai lu la longue note de 24 pages préparé par les collaborateurs de groupe. Et moi, en voyant tous ça je vois la vision derrière çà.
Un collègue parlait d’horizon, j’ignore quel est l’horizon. Comment on va parvenir par exemple à diminuer les transports inutiles. Il y a une multiplication par deux, en trente ans dans ce pays, des transports de marchandises. Comment on va les diminuer? Je ne vois pas la réponse dans ce texte.

On a eu un déplacement, c’était un choix, un choix historique effectué dans les années après-guerre, dans les années 1950-1960, de basculer le fret du rail vers la route. On est aujourd’hui à 85% de route. En trente ans on est passé de 30% de rail à aujourd’hui, en dessous de 10%.

Je ne vois rien dans le texte qui permette d’infléchir cette orientation.Je ne vois rien non plus sur le transport de personne qui permette d’infléchir ça. On met des personnes dans des cars, le long des lignes ferroviaires : ça a été le choix de Macron lorsqu’il était ministre de l’Economie. Et on ne voit rien qui vient infléchir ça. Même plus largement, on nous dit qu’il va y avoir 14 milliards de mis en investissement sur les transports. C’est sans doute une bonne chose. Mais, quelle va être la logique qui va prévaloir ? Est-ce que ca va être à nouveau une logique de grand projet ? Je pense qu’on  doit en finir avec les grands projets. On doit en finir avec les grands projet du Lyon-Turin.

En revanche : comment on va remettre de la proximité ? Remettre de la proximité ça ne passe pas par des grands projets. Je ne vois rien dans le texte qui renoue avec cette proximité. Avec ces gares, de bouts de parcours, qui continuent à fermer. Avec ces lignes de train de nuit par exemple. Avec toute cette existence d’un réseau ferroviaire, parce que je crois fortement au réseau ferroviaire.

On a l’impression que là il s’agit de mettre un pansement sur une hémorragie de CO2. Avec 30% des gaz à effet de serre, qui aujourd’hui sont liés au transport. C’est une part qui continue à augmenter. On est pas du tout à la hauteur des ambitions. Est-ce que ce dont on va discuter aujourd’hui c’est des bornes électriques ?, des trottinettes ?, et des biogaz ? Ca ne me paraît pas à la hauteur d’un enjeu dont on sait qu’il est cruel, qu’il est fatal, qu’il est tragique. Il y a des scientifiques pour nous le rappeler quotidiennement.

Enfin, quelle vision, quel horizon ?
On souhaitait, mon collègue Dominique Potier est dans la même situation que moi, aussi poser la question du transport aérien sur les vols intérieurs. Ca ne nous est pas permis. Pourquoi ? Parce que le texte ne pose pas la question des vols aériens. Donc on ne peux pas en parler. C’est tout le problème ! Comment se fait-il qu’un texte sur les transports, alors qu’on a une augmentation de 4% de vols aériens chaque année, des vols intérieurs aériens, ne pose pas cette question ? C’est une marginalisation de la question écologique

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