Sauver les commerces
Pendant et après la crise du Covid, nous avons soutenu, comme on pouvait, restaurateurs et petits commerçants. Quel visage aura la ville demain ?
Pendant et après la crise du Covid, nous avons soutenu, comme on pouvait, restaurateurs et petits commerçants. Quel visage aura la ville demain ?
Nous demandons que soit rendue publique la liste des grandes entreprises qui bénéficient des aides financières de l’État. Car non, on ne fait pas « a priori » confiance à des firmes qui délocalisent, et s’installent dans des paradis fiscaux.
La vie avant l’économie. Ces quelques mots vont de soi, ils énoncent une banalité. En vérité, c’est toute la société que nous avons à inverser, un grand renversement, le cul par-dessus tête, ou au contraire le monde remis à l’endroit, les pieds enfin sur terre.
Le courage d’être fort avec les faibles, faible avec les forts. Car c’est le lien le plus évident entre crise sanitaire et crise démocratique : on aurait écouté le « demos », jamais les urgences ne se seraient retrouvées à nu.
« Après 2008, ont-ils interdit la spéculation ? Non.
On est prévenus. Or notre priorité c’est la survie du genre humain. S’ils ne comprennent pas, il faudra les arrêter avec la police, avec des tribunaux… La patience des gens a des limites. »
« Ma chère Muriel, j’irai pas au turbin. Je n’irai pas sur le chantier pour que vous et vos amis gardent le confort qu’ils croient dû à leur rang. » Un ouvrier écrit à Muriel Pénicaud.
« Justice sociale ! », « Justice sociale ! »… Mais dans votre bouche, « justice sociale », c’est le loup qui promet de devenir végétarien.
D’ailleurs, le loup est sorti du bois.
Vous l’avez vue, cette publicité d’Axa, qui présente votre réforme ?
J’aime bien mon libraire, Philippe, à Amiens. Mais il a une idée bizarre : il paye ses impôts. Contrairement à Amazon, installé à côté, qui dissimule ses bénéfices au Delaware et fraude la TVA sur 98% de ses revendeurs. C’est du vol. Du vol des hôpitaux, des écoles, de la justice.
Ils veulent qu’on discute de tous les statuts ? Très bien, mais qu’on s’attaque d’abord à celui que Macron ne prévoit pas de toucher, le principal régime spécial : celui du capital ! Le régime spécial « BlackRock », qui a porte ouverte à l’Elysée…
Le nom a changé, le décor aussi. Mais c’est bien un tribunal d’arbitrage, géant cette fois, que l’UE tente de construire, une justice sur mesure pour les multinationales. Dans tout ça : que fait la France ?
Aujourd’hui les centres d’accueil au public d’Engie sont fermés, les lignes téléphoniques délocalisées au Maroc ou à Madagascar. Au nom du numérique et de la modernité les services publics des impôts suivront-ils la même voie ?
Mais que fait Bercy ? Les dirigeants d’Office Depot ont annoncé aux salariés qu’ils ne passeraient pas l’été. Ceux-là qui se sont payés 2362565 euros en 2017. 41 années de Smic. Les fonds vautour pillent toujours…
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