C’est la rupture, la rupture majeure, la Rupture à majuscule, que nous réclamons, que nous attendons, qu’il nous faut opérer : La vie avant l’économie.
C’est une rupture de bon sens.C’est une rupture d’évidence : l’économie au service de la vie. Ces quelques mots vont de soi, dirait-on, ils énoncent une banalité. En vérité, c’est toute la société que nous avons à inverser, un grand renversement, le cul par-dessus tête, ou au contraire le monde remis à l’endroit, les pieds enfin sur terre. Ce sont des milliers de mécanismes, des milliers d’habitudes, des milliers de « logiques » absurdes, qu’il nous faut défaire. C’est toute une histoire que nous devons remonter, toute une tradition, dont Macron n’est pas le premier, dont nous devons faire qu’il soit le dernier, c’est toute une tradition qu’il nous faut démonter, et je songe ici aux trois sphères de René Passet.
« Qu’est-ce que l’économique ? explique-t-il (je synthétise). C’est un ensemble d’activités, de production, de répartition, d’échange, de consommation, certes importantes, mais qui n’englobent pas toutes les préoccupations humaines. Au-delà, s’étendent les vastes domaines de la gratuité de l’affectivité, de l’esthétique, des convictions morales, philosophiques, religieuses. Ces valeurs, en un mot, par lesquelles les hommes donnent sens à leur vie. Et l’humain, poursuit-il, est à son tour immergé dans le vivant : l’homme, créature non point comme les autres mais parmi les autres, se développant en interdépendance avec elles et le milieu qui les porte. Ainsi se dessinent trois sphères, la biosphère qui comprend la sociosphère et la sphère économique.
Sauf que, depuis le XIXème siècle, en gros, c’est la sphère économique qui a tout dominé, tout englobé, tout écrasé, tout guidé. Sans s’embarrasser de longues réflexions sur ses finalités : le « plus » se confondait avec le « mieux », plus de blé suscitait à coup sûr plus de bien être. Il suffisait de travailler plus, pour produire plus, pour consommer plus, et le bonheur était en vue.
Aujourd’hui, cette vue est usée : plus de télé ne suscite pas à coup sûr plus de bien-être. Certes, l’exploitation des hommes, des femmes, des enfants se poursuit tranquillement depuis Marx, tempérée sous nos climats, toujours avide ailleurs. Mais s’y ajoutent les dégâts sur la nature, qui menacent désormais l’ensemble du vivant. L’économie doit retrouver sa place, une bioéconomie, non plus englobante mais englobée. »
Et si, dans cette lignée, je place ces mots simples ici, La vie avant l’économie,c’est que toutes les ruptures ensuite, toutes les ruptures des prochains chapitres, toutes les ruptures sur la démocratie », la « santé », la « souveraineté », etc., toutes les ruptures que nous devons imaginer, toutes les ruptures ne sont que des déclinaisons de cette rupture première : la vie avant l’économie.
10 réflexions au sujet de “La première des ruptures : la vie avant l’économie”
You rock !
Très bien Monsieur Ruffin. Je suis en phase avec vos propos, mais à aujourd’hui vous faites partie du système, dans l’opposition, je vous le concède, mais que pourriez vous bien faire contre cette mondialisation galopante qui malheureusement continuera son oeuvre après le confinement, et vous savez pertinemment que le chemin pour convaincre une majorité de marcher dans vos pas n’est pas gagné.
A ce jour, et depuis que je suis en droit de voter j’ai toujours opté pour le bulletin blanc, même si nos gouvernants ne le prenait, et ne le prenne toujours pas en compte dans cette gabegie électorale, je continue sur ma lancée et ne dérogerai pas à cette règle qui veut bien dire que je suis contre cette mascarade d’élire un homme qui ne fait que des promesses que vous savez aussi bien que moi qu’elles ne sont que très rarement tenues.
Alors que faire ? Opter pour une paralysie du pays comme le suggère une partie de la population?
Une solution qui est inenvisageable si l’on ne veut pas mettre le pays sur la paille, alors excuser moi de vous dire que je reste septique sur notre devenir, même si à mes yeux vous représentez un avenir positif à ce système corrompu qui n’est pas prêt se s’arrêter.
Une chose de positive que je pourrais vous dire, c’est que si vous vous présentez, je pense que cette fois si, je pourrais m’abstenir de voter blanc, et je précise bien, à votre participation aux prochaines élections et non celle de l’un de vos acolytes.
Bonne continuation à vous.
Cordialement.
J.Claude Diservi
Encore une fois Bravo M. Ruffin. Je vous rejoins, l’économie n’est qu’un paramètre qui définit notre façon de vivre en société. Aujourd’hui l’économie de marché est devenue la seule fin en soi qui justifie absolument tous les moyens mis en oeuvre. Le PIB est le facteur qui détermine notre rapport au monde. Mais quelle horreur ! Le bonheur n’est pas celui là, il existe mille et une façon d’être heureux en ce monde. Pouvoir savourer un bon vin, manger un bon repas, admirer un beau paysage… enfin la vie quoi !
Allez bon confinement, prenez soin de vous.
Bonjour Mr Ruffin,
Ce que vous décrivez-là correspond tout à fait à un livre que je suis en train d’écrire et que j’ai commencé à peu près 15 jours après le début du confinement. Son titre provisoire est « Lettre à mes voisins de palier » et sera probablement sous-titré « Quel monde voulez-vous ? ». J’y développe l’idée qu’un changement de paradigme me semble une évidence et que, si ce changement peine à s’imposer, c’est parce que les problèmes à résoudre ne sont pas seulement politiques mais également sociologiques et culturels, dans cet ordre croissant de difficulté.
Il se trouve que c’est la découverte de votre site « L’an 01 » qui m’a décidé à me lancer dans l’aventure. Ce livre, j’aimerai beaucoup vous l’envoyer au fur et à mesure de son écriture, afin que nos réflexions mutuelles puissent s’enrichir. Or ce genre de contribution ne rentre dans aucun des champs de votre site. J’ai donc besoin d’une adresse pour pouvoir vous faire parvenir ce travail en cours (si tant est que cela vous intéresse). Bien à vous, cordialement et haut les cœurs.
Bonjour
Ho oui se n’ai pas qu’une question d’économie le problème mais belle et bien des habitude satanique qui les développes.
Cordialement.
Nous vivons une situation inedite. Des milliers de personnes confinées dans leur maison, sans avoir le droit de se promener ni de se cotoyer. Et vous trouvez cela encore pas suffisant?
Mais voyons, la mortalité touche a 90% les personnes de + de 70 ans, et ceci sont a 98% atteind de au moins 1 pathologie.
Alors il faut encore rester a la maison? mais quelle est cette propagande totalitaire, la peur instaurée par tous vos commentaires est extremement nocive. Il faut reflechir et s´informer. Mais pas sur les radios , journaux et televisions mainstream. http://www.swprs.org , covidinfos.net , https://youtu.be/yXz2S8wa5SA et tant d´autres.
Ciao
Ce changement de paradigme » la vie avant l’économie » va devoir faire l’objet d’un combat acharné contre ce gouvernement. Malgré les envolées lyriques de Macron pour nous faire croire qu’ils nous a compris ( comme disait l’autre), il ne faut pas se laisser duper. Ils n’ont aucune intention de changer quoi que ce soit au néo-libéralisme de l’avant Coronavirus. Les premières ébauches de mesures gouvernementales de l’après crise en sont la preuve. Le plan pour l’hôpital publique présenté par la Banque des territoires ( Caisse des dépôts et consignations) en est le premier signe. un des axes principaux de cet avant projet est le recours toujours plus massif à des PPP (Partenariat Plubic-Privé).
L’investissement massif du secteur Privé dans nos AP-HP créera de facto une obligation de rentabilité et de profit pour que ces investissements privés puissent être remboursés et génèrent des profits à ces investisseurs. Ce seront à court terme de nouveaux plans d’austérité pour les AP-HP avec une dégradation de la prestation de Santé ( réductions de coûts, de moyens humains et techniques, etc.. etc… ). Cette semaine le Plan de sauvetage pour Air France en est une autre preuve. Il n’est plus question pour le gouvernement de nationalisation (dont Bruxelles ne veut pas …encore… ce lobbying d’affairistes qui ne voit l’Europe que comme une source de profit pour la finance mondialisée ), mais de réinjecter 7 Milliards d’Euros dans le groupe AF-KLM. Pour cela l’état cherche à monter un partenariat avec un pool bancaire pour partager l’effort financier… IL semblerait que les clients ne se bousculent pas au portillon. Lire l’excellent article de Médiapart du 22/04 « https://www.mediapart.fr/journal/economie/220420/air-france-un-plan-de-sauvetage-colossal-et-incoherent ». Outre l’opposition de Bruxelles, L’Etat ne souhaite pas redevenir un actionnaire majoritaire du groupe AF-KLM. Et ce depuis 1999 et les premiers plans d’ouverture du capital d’AF. Il est bien évident que l’effort qui serait fourni par le contribuable ne se traduirait par aucun retour financier lors du retour du Groupe a bon fortune. Les fruits ne seraient récoltés par les actionnaires privés comme le suggère l’article de Médiapart. Etant moi-même salarié du groupe AF, je peux confirmer que de nouveaux plans de réduction de la masse salariale était déjà dans les cartons de Ben Smith avant la crise sanitaire. Dans de nombreux secteurs il était déjà prévu de ne pas remplacer les départs en retraite. Ben Smith annonce aujourd’hui de possibles Plans de Départs Volontaires (PDV: généralement financés partiellement par l’Etat, donc par l’impôt des contribuables). Comment profiter de l’argent public pour engraisser des actionnaires privés dans le long terme… mais bien sûr au détriment de la majorité des salariés du groupes qui devraient absorber la charge de travail des postes non remplacés, puisque dans le cadre de PDV, l’état interdit les embauches aux entreprises qui y ont recours…. Le climat social risque, a justice, de s’embraser très rapidement. Une fois encore comment profiter d’une crise pour imposer des plans sociaux. Voir ou Revoir l’édifiant documentaire de Naomi Klein » The shock Strategy » sur Youtube.
Pourquoi vous ne parlez pas de la 5G, on ne voudrait pas devenir des moutons à deux pattes ?
Ça serait mieux de donner un revenu de base à tous suivant la déclaration d impot des revenus Au lieu de demander d autres renseignements toujours en discriminant pour des miettes
Problème complexe que ce jour D’APRÈS dont nous sommes tant à rêver qu’il ne ressemble pas au jour D’AVANT !
Déjà apprenons dans ce temps suspendu à mieux connaître l’autre, celui qu’on côtoyait sans le voir, dont on se rend compte que son rôle négligé est si important pour la vie, pour notre vie. Applaudir aujourd’hui c’est bien, se souvenir demain ce sera important.
Retenons demain que ceux que nous applaudissons aujourd’hui étaient parfois ceux qu’on ignorait hier quand on ne les méprisait pas.
Pour remettre le monde à l’endroit il faudra se débarrasser d’un certain nombre de préjugés.
Je vais m’en tenir au monde de la Santé qui est le mien. L’Hôpital souffre depuis longtemps, le remettre debout ne se fera pas en lui opposant le Privé qui, dans cette période, a payé son tribut, a œuvré main dans la main pour soulager tous les malades dans un même élan.
Et on voit naître des réflexions intéressantes sur le jour d’Après.
Au regard de cette crise des masques, par exemple, on va avoir à régler demain des contradictions.
Premièrement, celle de notre dépendance du fait de la délocalisation de la production avec des masques peu chers qui font des milliers de kilomètres !
La relocalisation serait une solution écologique !
Mais deuxièmement dans le cadre de cette réflexion écologique se pose le problème de tous ces milliards de masques, de mouchoirs en papier, de protections diverses….que nous allons jeter !….Pollution !
C’est un problème plus global dans le domaine de la santé que l’usage unique qui, au nom de la « sécurité » (et non,bien sûr, de l’économie de personnel de stérilisation!!!???) nous fait jeter des tonnes de déchets ! Au mépris de la planète !
Ceci, dit en passant, pour 10% de la planète, les 90% restants faisant avec…les moyens du bord.
Voilà un petit bout des problèmes que je livre ici.
Résoudre les contradictions, c’est la dialectique… exercice social tellement intéressant !
Essayons chacun à notre place d’y contribuer dans le respect mutuel.