C’est l’histoire d’un Président… vous la connaissez ?

C'est l'histoire d'un Président qui fait de son mieux pour convertir la tragédie environnementale en cours en comédie, changer nos larmes en rires. Sa dernière, vous la connaissez ?
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C’est l’histoire d’un président, vous la connaissez ? Non, parce que l’écologie, c’est une tragédie quotidienne. L’article vient de tomber sur mon fil Telegram : “La superficie de la banquise a atteint un minimum historique.” J’allume ma radio. “Les ouragans deviennent au 21e siècle de plus en plus violents.” Une coupure de journal traîne sur mon bureau : “Urgence sur la disparition des vertébrés.”

Un Président qui change nos rires en larmes

Nous vivons une tragédie, une tragédie au ralenti, une tragédie pour nous, une tragédie pour nos enfants. Mais heureusement, le Président est là. Il fait de son mieux pour convertir la tragédie en comédie, pour changer nos rires en larmes.

Emmanuel Macron, avril 2019. “Ce qui sortira de cette convention, je m’y engage sera soumis sans filtre, soit au vote du Parlement, soit à référendum, soit en application réglementaire directe.”
Emmanuel Macron, novembre 2017. “Nous aurons une interdiction totale du glyphosate d’ici trois ans.”
Emmanuel Macron, mars 2020. “Déléguer notre alimentation, notre protection à d’autres est une folie.”
Emmanuel Macron en août 2019. “J’ai changé très profondément sur le climat. J’ai changé.”
C’est ça, votre loi fondamentale. C’est du coup de com qui est fait par le président de la République.

Et la dernière, attendez pas je vous raconte. “La République garantit la préservation de la biodiversité et de l’environnement et lutte contre le dérèglement climatique.” C’est le même, le même président qui, dans nos champs, réintroduit les néonicotinoïdes alors que l’Europe a déjà perdu 80% de ses insectes, alors que les abeilles disparaissent silencieusement alors que nous assistons tous les jours à l’érosion du vivant.

C’est une comédie que vous jouez ici. Le même président qui signe un accord sur le CETA avec le Canada, qui permet l’importation en France, en Europe, de boeuf élevé aux hormones dopées aux antibiotiques avec 46 molécules en prime, 46 molécules interdites ici, 46 molécules qui détruisent des rivières ou refilent le cancer.

Un Président contre le climat

Le même président qui a signé encore, depuis, des accords avec le Mexique, avec le Vietnam, avec Singapour. Des accords, d’où le grand absent est le climat. Toujours le même président qui tortille pour dire non, non, franchement à un accord avec le Mercosur. Le même président qui, depuis quatre ans, baisse des impôts sur les firmes, des milliards d’euros de cadeaux, des dizaines de milliards. Et qui en profite ? D’après le Conseil d’analyse économique rattaché au premier ministre : les trois secteurs les plus favorisés sont la production d’électricité, de gaz, les industries extractives et la finance, les trois secteurs les plus pollueurs.

Le même président qui impose un nouveau pacte ferroviaire, avec dedans 88 fois concurrence, mais zéro fois climat, zéro fois réchauffement, zéro fois biodiversité.

Le même président qui, un an après Lubrizol, un an après l’explosion à Rouen, pour fêter cet anniversaire sans doute, diminue les contrôles, simplifie l’installation des sites industriels. Le même président qui, pour les mois à venir, refuse le moratoire sur les entrepôts géants qui autorise Amazon partout et des centres commerciaux à gogo. Le même président qui, depuis son arrivée, a diminué de 40% les effectifs du ministère de la Transition écologique. Le même président qui conseille à Greta Thunberg et à tous les jeunes pour le climat qu’ils aillent manifester en Pologne. Le même président qui donne aux citoyens la convention climat, découvre finalement un congrès d’Amish, des partisans du retour à la bougie et de corriger son “sans filtre” qui s’écrit en réalité, CENT, cent filtres.

Alors une grande déclaration dans la Constitution ? “La République garantit la perception de la biodiversité.” Pourquoi pas ? Ça fait bien. Ça coûte rien. Ça ne mange pas de pain. On a bien liberté, égalité, fraternité comme devise dedans. On a même inscrit le gouvernement du peuple par le peuple, pour le peuple. C’est super, j’adore. On avait déjà une charte de l’environnement avec plein de bonnes choses. “Toute personne a le droit de prendre part à la préservation et à l’amélioration de l’environnement.” Ça change quoi ? Tous ces grands principes, on voit tellement de trucs, la grosse ficelle.

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L’écologie sans conflit d’un Président

Moins on fait d’écologie, plus on l’étale, plus on l’étale dans des grandes déclarations, plus on l’étale dans les valeurs générales. Des valeurs générales inoffensives qui ne contraignent pas Total, la BNP, la Société Générale, Engie et compagnie, qui ne rompent pas avec la Sainte Trinité. Croissance, concurrence, mondialisation. Qui ne nuiront pas aux amis du Président, à ses amis des Young Americans Leaders, à ses amis du groupe Bilderberg, à ses amis de la commission Attali, à ses clients et amis de la banque Rothschild, à tous ses amis qui ont soutenu son parcours, qui ont financé sa campagne, à tous ses amis qui soutiendront et financeront la suivante.

De l’écologie sans conflit avec les firmes. La planète brûle mais business is business as usual. Les profits avant l’Amazonie, les dividendes plus sacrés que la vie.

Alors il reste quoi ? Nous raconter des blagues. C’est l’histoire d’un président.

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