Whirlpool : le château de votre seigneur

Un ouvrier de chez Whirlpool doit travailler 520 ans pour égaler le revenu annuel du PDG. Soit, depuis la découverte de l’Amérique par Christophe Colomb !

Ça vous plait, comme chaumière ? Terrain de tennis, piscine intérieure, accès direct à la plage, plus de quatre‑vingts chambre, une « dépendance » pour Madame… À qui appartient cette modeste demeure ? À JEFF FETTIG. Vous savez qui est Jeff Fettig ? C’est votre PDG, le grand patron de Whirlpool. Ouvrier, lui, Denis raconte : « Notre prime, cette année, c’était 120 €. Mais comme j’ai accompagné ma fille pendant cinquante minutes chez le dentiste, je ne l’ai pas touchée ». Denis sait maintenant où est partie sa prime : son PDG avait sans doute une tuile de son château à changer…

Invisible

Voilà votre adversaire : ce Jeff Fettig.

Mais vous le verriez sortir de son château, sans doute à bord d’une grosse voiture, et il vous annoncerez franco que vous êtes virés parce que vous gagnez trop, à coup sûr ça vous mettrait dans une fureur noire.

Le souci, c’est que ce Jeff Fettig vous ne le voyez pas. Son palais se trouve dans le Michigan, aux USA. Et pour faire le sale travail, pour fermer les usines, il sous-traite à des intermédiaires : directeur de site, DRH, communication, etc.

Le risque, c’est que votre colère, légitime, se trouve détourné vers des cibles visibles, qu’on vous montre : les « assistés », l’ « étranger », avec chacun une petite injustice sous vos yeux.

Mais il n’y a pas de pire assisté que cet étranger de PDG…

Calcul

Le salaire de Jeff Fettig s’est élevé, l’an dernier, à 1,5 million d’euros. Mais il faut y ajouter un bonus de 2 millions. Et surtout, des stock options pour dix millions. Soit plus de treize millions d’euros, à l’arrivée.

Qu’on divise ça, maintenant, par le salaire d’un ouvrier de Whirlpool : 25000 € à peu près (avec toutes les cotisations, retraites, chômage, maladie). Ça nous donne 520. Plus de cinq siècles pour égaler le revenu annuel de votre PDG.

À lui tout seul, ce patron gagne plus que tous les salariés de Whirlpool Amiens, plus ceux du sous-traitant Prima, plus les intérimaires !

C’est déjà indécent.

Mais l’indécence sublime, c’est de prétendre que, aujourd’hui, ce sont les salariés d’Amiens, et de Prima, et les intérimaires, qui coûtent trop cher ! Qui ne sont pas compétitifs !

Téléchargez notre tract !

pdg whirlpool

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