Une question de vaisselle

Ma question s’adresse au ministre de la faïencerie.

Mercredi dernier, le pays apprenait la nouvelle : pour leur palais, Brigitte et Emmanuel Macron vont acheter – je cite – « 900 assiettes de présentation et 300 assiettes à pain, correspondant » – je cite toujours – « à l’idée du changement porté par la Présidence ».

Je m’en félicite.

Même si j’ignore, pour ma part, à quoi ressemblent des « assiettes de présentation » et des « assiettes à pain ».
Ce ne sont pas, à coup sûr, de vulgaires écuelles : il en coûterait, en effet, plus de 500 000 €.
Des démagogues s’en sont émus.
De mon côté, je le dis tout net : ça n’est rien, un demi-million.
Peu importe le prix, pourvu que nos majestés de l’Elysée dînent en toute dignité.

Le même jour, ce mercredi toujours, le chef de l’Etat pestait : « On y met un pognon de dingue ».
Il ne songeait pas à sa vaisselle.
Ni aux 93 milliards de bénéfices du Cac 40.
Ni aux 47 milliards de dividendes versés aux actionnaires.
Il évoquait les aides aux mères célibataires.
Aux chômeurs multi-licenciés.
Aux accidentés de l’emploi.
C’est ainsi. Les pauvres coûtent trop cher.
Leurs prestations sont un gouffre pour la Nation.

A nous d’aider le président dans sa pédagogie.
Pour que les Français comprennent ce principe Macronéconomique : quand on donne aux pauvres, c’est du gâchis. Quand on donne aux riches, c’est de l’in-ve-sti-sse-ment.

De ce côté, depuis un an, vous avez énormément investi.
Votre gouvernement a supprimé l’Impôt sur la Fortune, a diminué la taxe sur les dividendes, et en finira bientôt avec l’exit tax.

Mais c’est pour le bien de la France.
Et je suis confiant : le peuple est bon.
Le peuple est généreux.
Après la hausse de la CSG, après la baisse des allocations logement, après la suppression des contrats aidés. Le peuple est encore prêt à quelques sacrifices.

Alors, ma question : quelles nouvelles mesures comptez-vous prendre pour que tous nos amis fortunés puissent changer leur faïencerie ?

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