Une publicité d’Axa énonçait cette évidence : « Aujourd’hui seules les vingt-cinq meilleures années sont prises en compte pour les salariés du privé. Demain, l’ensemble des années travaillées depuis le début de carrière sera pris en compte. La création d’une retraite par points se traduira par la baisse programmée des futures pensions. »
Cette vérité, le candidat François Fillon l’avait dévoilée, durant sa campagne présidentielle : « Le système par point, en réalité, ça permet une chose,qu’aucun homme politique n’avoue. Ça permet de baisser chaque année le montant des points, la valeur des points, et donc de diminuer le niveau des pensions. »
Mais à la place d’afficher cette vérité, le gouvernement publiait des rapports bidon… que même le Conseil d’État dénonçait ! « Une étude d’impact insuffisante… Des projections financières lacunaires… Un flou sur l’âge de départ à la retraite, sur le taux d’emploi des seniors, sur les dépenses d’assurance-chômage… » C’est l’avis, officiel, du Conseil d’État : avec les retraites, le gouvernement a fait n’importe quoi.
La plus haute juridiction française juge la « situation d’autant plus regrettable qu’il s’agit d’une réforme inédite depuis 1945 et destinée à transformer pour les décennies à venir l’une des composantes majeures du contrat social ».
C’est ce contrat social qu’on a joué, ce printemps, à la roulette législative ! Les retraites, les retraites des Français, les retraites des millions de travailleurs, sont jetées dans une tombola improvisée.
Le coronavirus a permis un répit. Mais c’est pas fini.
Jeunesse : rouvrir l’avenir
« Pour la jeunesse, pour qu’elle trouve du boulot à la rentrée, on fait quoi ? On allège les charges des entreprises. Pour relocaliser l’industrie ? On allège les charges des entreprises. Les Gilets jaunes protestent ? On allège les charges des entreprises ! » À tous les problèmes, le gouvernement n’a qu’une seule réponse. Et cet élixir ne va pas, mais alors pas du tout, aider les 700 000 jeunes qui finissent leurs études. Je prône un « new New Deal » : tout comme Roosevelt a offert des emplois, publics, aux chômeurs américains durant la crise de 1929, pour des grands travaux, construire des barrages, etc. nous devons développer, pour les jeunes, des emplois verts. Sans attendre la main invisible du marché.
Congé de deuil : l’humanité l’emporte
Parfois, on gagne. C’est rare. J’ai ainsi soutenu la proposition d’un collègue UDI, Guy Bricout, pour faire passer « le congé de deuil pour enfant de 5 à 12 jours ». La majorité s’y est d’abord opposée, prétextant que « ça va coûter trop cher aux entreprises ». Parmi d’autres, j’ai protesté : « Franchement, mes chers collègues, madame la ministre, je pensais que, s’agissant de ce sujet, il n’y aurait pas de membres des groupes La France insoumise, Les Républicains, MODEM ou La République en marche. Je pensais que nous marcherions tous main dans la main. (Applaudissements sur les bancs des groupes UDI-Agir et LR.) »
Ça a provoqué un tollé. Et dans les jours suivants, le gouvernement a été contraint de reculer.