Chères concitoyennes, concitoyens,
Le mandat que vous m’avez confié, il y a près de cinq ans, va toucher à sa fin. C’est l’heure d’un petit bilan. Avant mon élection, je vous écrivais :
« Demain, comme député, je ne vous promets pas la lune, que grâce à moi tout sera merveilleux. En revanche, je m’engage à ça : devant le Président, devant ses ministres, devant les PDG, je ne me dégonflerai pas. Je ne courberai pas l’échine. Je ferai entendre votre voix, celle des ouvriers, des enseignants, des caissières, des aide-soignants, des camionneurs, des personnes handicapées, des animateurs, des éducateurs, des vendeuses, des vacataires, des agents d’entretien, des auxiliaires de vie, des téléconseillers, des retraités, des infirmières, des multiprécaires, etc. Bref, dans un monde où 1 % de l’humanité détient plus de richesses que les 99 % restants, je serai avec les “petits” (et les “moyens”) contre les “gros”». Ensemble, nous arracherons des victoires ! »
Voilà quel était mon engagement.
Vos voix, vos vies, vos visages, j’ai fait de mon mieux pour les faire résonner à l’Assemblée. Par des discours à la tribune. Par des propositions de lois. Par des passages dans les médias. Par des milliers d’amendements… rejetés à 99,79 % !
Tous les jours, je me heurte à un mur, qui est bien souvent le mur de l’argent. Mais aussi le mur de l’indifférence, le mur du silence. Parfois, dans ce mur, on ouvre quelques brèches, on arrache des victoires… et je veux, dans ces pages, vous les donner à voir.
Mais ma plus grande victoire, je crois, est ailleurs : je n’ai pas « courbé l’échine ». J’espère vous rendre, de temps en temps, un sentiment de fierté. Que quelqu’un parle pour vous. Qu’il défend notre coin. Et que, même si vous n’êtes pas d’accord, pas toujours, pas sur tout, au moins, il mouille le maillot.
Je suis fier, en tout cas, pour ma part, de vous avoir représenté, avec conviction, avec sincérité.
François Ruffin