Un dimanche en circo, je me rends à Abbeville, au concours de boules, sous le soleil : le club se cherche un président, une présidente, comme le pays un Premier ministre. La crise du bénévolat, qui est en cours, profondément…
Sur le chemin du bal-musette, une petite gambade toute nue, en couche-culotte, dans une ruelle. Ses parents m’accueillent d’un : « Ah, vous au moins, vous défendez l’ouvrier. » C’est la phrase que je préfère, qui fait le plus ma fierté : « Vous défendez l’ouvrier. » Le monsieur est au service technique de la ville, la dame auxiliaire de vie, en congé parental…
« Et pour reprendre, je ne sais pas comment je vais faire, la voiture est en panne… C’est l’électronique. On a consulté le garage, il y en aurait pour au moins 400 €.
– Et vous n’avez pas les moyens ?
– Ah non, avec tout qui augmente. On se prive sur tout.
– Sur quoi par exemple ?
– Sur tout, sur les activités par exemple. La piscine pour les enfants, alors qu’ils aiment ça. Là, heureusement, notre grande de onze ans, sa passion c’est le dessin. Elle suit des leçons aux beaux-arts. On a été aidés pour qu’elle continue.
– Ah oui, surtout, ça c’est sacré ! On ne doit pas priver les enfants de leur passion, jamais, de ce qui les anime. »
Dans ces privations, il y a un volet matériel, bien sûr : compter toujours, aller vers le moins cher au supermarché. Mais il y a un aspect spirituel, aussi : une humiliation, une honte, un ressentiment, surtout quand ça touche aux enfants.