Un lundi en circo (et à vélo)

Le fil d'une journée en circo.

9 h – Les AVS au Conseil départemental de la Somme

« Il y a urgence à faire quelque chose pour les auxiliaires de vie, des choses concrètes sur les salaires et l’organisation du travail sur le terrain. Sinon vous n’arriverez pas à recruter. » Au Conseil départemental de la Somme, Annie, AVS à la retraite, met les pieds dans le plat. On l’a invitée, avec ses collègues Sylvie et Véronique, pour qu’on ne parle pas seulement d’elles : pour qu’elles parlent elles-mêmes.

Leur conclusion, provisoire : « Il y a beaucoup de belles paroles, mais il va falloir qu’on continue à se battre. »

13h – Couscous à Saint-Maurice

Durant le confinement, Soraya s’est mise au couscous industriel : elle en a cuisiné deux-cent cinquante portions pour les étudiants, en partenariat avec Thierry du Ad’Hoc Café et avec l’Agoraé. Sa manière de remercier la France, pour l’avoir accueillie, elle et ses deux enfants. « Mais le couscous, il faut qu’il soit présenté à la marocaine, avec la semoule imbibée de sauce et les légumes par-dessus. Ici les restaurateurs ils servent de la semoule sèche et la sauce à part, et ils rajoutent beaucoup trop d’eau, alors on perd le goût de la viande et des légumes. Ça ne va pas du tout, j’essaye de leur faire comprendre que ce n’est pas comme ça qu’il faut faire. Je crois que je vais devoir ouvrir mon propre restaurant, parce que tous ceux qui goûtent mon couscous disent qu’il n’y a rien de mieux que le couscous présenté à la marocaine. »

On l’invite à notre 14 juillet, pour lui remettre une « Sandrine d’honneur ». Et pour un couscous géant, mais attention, pas royal : républicain !

15h30 – Les téléconseillers au Faubourg de Hem

« Depuis un an, on est en télétravail, et on est encore plus fliqués que sur site, c’est infernal. » Brigitte, Pierre, Djamila témoignent en chœur. « On a des pop-ups qui s’affichent sur l’écran si on n’est pas en ligne au bout de cinq secondes. Les patrons nous mettent une pression de dingue et les gens n’en peuvent plus. Il y a 27% d’absentéisme dans le secteur qui s’occupe d’Engie ! On nous demande d’être ultra-productifs mais en même temps on nous laisse tout payer : chauffage, électricité, box internet, gardes d’enfants, les entreprises ne prennent rien en charge. »

Amiens est un gros lieu de centres d’appels : la main d’œuvre et le mètre carré de bureau sont moins coûteux qu’à Paris. Et le Covid a bouleversé les pratiques. Et le gouvernement n’entrevoit pas de légiférer : pourtant, il le faudrait. Encadrer un télétravail qui risque de perdurer.

17h30 – Une pharmacienne à la permanence

« Avec le Ségur de la santé, une bonne partie des médecins et pharmaciens hospitaliers se retrouve lésée. » Hélène, pharmacienne au CHU d’Amiens, nous explique ça : « Avec le Ségur de la Santé, j’ai vu mon ancienneté amputée de quatre ans. Dans mon cas, je passe de l’échelon 11 à l’échelon 7, et on ne sait pas quand la nouvelle grille sera mise en place. C’est un manque de respect et de reconnaissance pour tout le travail qu’on a fourni depuis un an. On a ouvert le centre de vaccination à l’hôpital Nord en à peine trois jours, et il fonctionne uniquement grâce à la bonne volonté des hospitaliers. L’hôpital tient par la solidarité, mais un peu d’équité ne ferait pas de mal… »

Le témoignage d’Hélène servira de base à une question écrite au ministre de la Santé. De quoi bien terminer la journée du député dans sa circonscription.

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