Pénurie de saisonniers : mon plan « Océane » pour les hôteliers

J’en ai croisé plein, ces derniers jours, des jeunes, pas forcément étudiants, mais en galère pour l’été. Alors, voilà le plan, pas coûteux, pas compliqué, qui ramènerait des sous dans le porte-monnaie de la jeunesse, et du bonheur dans leur tête.

« A chaque ouverture de la saison touristique, les professionnels de l’hôtellerie, des bars, cafés et restaurants sont confrontés au même casse-tête : comment recruter les 300 000 saisonniers dont ils ont besoin pour faire fonctionner un secteur majeur de l’économie française ? » C’était une chronique sur France Inter, ce matin. Et le journaliste de préciser : « Au cours des deux dernières saisons, l’été 2022 et l’hiver 2023, 65 000 postes n’ont pas trouvé preneur… »

« Comment ? » interroge-t-il.

J’ai la réponse : par le « plan Océane ».

C’était mon Dépu’Tour, ce long week-end, et avec Dimitri, nous avions une stagiaire vraiment formidable : Océane. 18 ans. Pleine d’envies et de vies, de combats déjà. Elle recherche du boulot pour cet été, elle n’en trouve pas.

« Je regarde les annonces de Pôle emploi, je postule, mais sans réponse. Les boîtes d’intérim, j’en ai fait une tournée, ils ont noté mon nom, j’ai rempli un dossier, mais sans nouvelle. J’ai rappelé, mais il n’y a rien pour moi. Les bars, les fast-foods, les librairies, les supermarchés, j’ai essayé partout. Chez Carrefour, le job étudiant, c’est sur l’année, et à partir de septembre, pour moi, les études redeviennent ma priorité. Pareil pour les fast-foods : MacDo lui a proposé cinq mois minimum. »

Et les boulots dans le tourisme, alors ?

« Les restaurateurs recherchent sur la côte », m’affirmait un maire. « Un agriculteur, pour sa récolte d’asperges, a fait appel à cinq Polonais », soulignait un autre. Océane n’en a pas entendu parler. Aux étudiants d’Amiens, rien de tout cela n’est proposé. « J’irais, sinon. Avec seulement un gros souci : le logement. Je paie déjà un loyer sur Amiens. Si je devais doubler, toute ma paie y passerait. »

Du coup, je lui ai fait part de mon projet. Déjà énoncé, l’été dernier, quand est apparue une pénurie de serveurs, et qu’on a fait appel à quatre mille Tunisiens. Je n’ai évidemment rien contre les serveurs Tunisiens, mais non, ça ne me convient pas, ces migrations de travail, par bus ou par avion, cette immigration jetable, ces allers-retours de la main d’œuvre, dans l’agriculture ou dans les services.

Voici donc mon projet, que je remets sur la table :

Le ministère du Travail devrait réunir syndicats étudiants, missions locales et patrons de l’hôtellerie-restauration. Pour proposer ça : Moi, Etat, je loue des bouts de camping sur les côtes. Les jeunes, les étudiants, les saisonniers, y sont hébergés gratuitement. Comme ça, ils voient du pays, ils jouent de la guitare tard le soir, ils vivent des histoires d’amour, etc. Et vous, les patrons, vous leur garantissez 2 000 € nets minimum par mois. Comme ça, ils rentrent en septembre avec 4 000 € dans la besace, et en ayant vécu un bel été, de boulot, mais un bel été. Et j’ajouterais : l’Etat leur paie le billet de train.

« T’en penses quoi, Océane ?
– Ça serait super. Alors que là, je risque de rester bloquée à Amiens… »

J’en ai croisé plein, ces derniers jours, dans mon coin, des jeunes, pas forcément étudiants, mais en galère pour l’été, et qui se retrouvent coincés ici, qu’on pourrait aider à « dérouiller ». Alors, voilà le plan, pas coûteux, pas compliqué, qui ramènerait des sous dans le porte-monnaie de la jeunesse, et du bonheur dans leur tête.

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