Mission : métiers du lien !

C’était mon gros boulot cette année : une mission d’information, que je menais, sur les « métiers du lien ». Assistantes maternelles, accompagnantes d’enfants en situation de handicap, animatrices périscolaires auxiliaires de vie sociale : des professions avec un faible statut, et de maigres revenus.

À Abbeville, Martine nous tend son PDA, son assistant électronique.

« Quand je rentre chez une personne âgée, je pointe avec ça, y a un boîtier contre le mur.
— Donc, hier, tu as débuté à 8 h ?
— Oui, chez Monsieur T.
— Pour trente minutes ?
— C’est ça. Il faut faire vite, ouvrir les volets, le soulever, la toilette, le bol au micro-ondes…
— Et le soir, tu as terminé à 20 h 30 ?
— Voilà. Mais avec plein de trous dans la journée.
— Et à la fin du mois, tu gagnes combien ?
— 800 €. »

Depuis l’automne, j’ai rencontré des assistantes maternelles au relais de Longueau, de Picquigny, à Eaucourt‑sur‑Somme, des animatrices de pas mal d’écoles d’Amiens, des accompagnantes d’enfants en situation de handicap de Ailly-sur-Somme et d’Amiens-Nord, des auxiliaires de vie de Gamaches, Corbie, Abbeville, l’association Ozange à Amiens. Une enquête assez complète. Tandis qu’à Paris, avec mon collègue Bruno Bonnell (En Marche !), nous auditionnions les syndicats, les fédérations, les universitaires, les ministères.

Le mardi 23 juin, juste avant de rendre notre rapport, nous avons fait monter Martine, Annie, Sylvie, Assia, Hayat, etc., à Paris. Pour préparer avec elles une proposition de loi. Pour les rendre visibles, pour une fois, à la presse, devant l’Assemblée nationale. Mais ça n’est qu’un début, j’en suis conscient : le chemin de leur reconnaissance est encore bien long.

C’est une lutte sociale, évidemment : ce sont des centaines de milliers de travailleuses qu’on peut sortir de la pauvreté. Mais une autre conviction m’anime, également : le progrès, désormais, c’est le lien, et non plus les biens. Des liens, donc, à chérir, à valoriser.

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