“Bruno Le Maire et François Ruffin, même combat !” écrivent Les Échos à propos de l’annonce du ministre de l’Économie du 29 avril 2020 concernant la suppression des lignes aériennes intérieures. Malheureusement, le soldat Le Maire n’a pas rejoint la bataille contre la pollution, mais se contente de parader.
Seulement trois lignes concernées
En fixant le critère d’une « alternative en train durant moins de 2h30, sauf pour les liaisons vers des hubs, et uniquement pour les lignes exploitées par Air France », la mesure de Bruno Le Maire apparaît insignifiante. Seulement 3 lignes seront en effet concernées : Orly/Nantes, Orly/Lyon et Orly/Bordeaux.
L’annonce de Bruno Le Maire est donc une version symbolique de la proposition de loi déposée par François Ruffin. Proposant l’interdiction des lignes lorsque l’avion ne fait pas gagner plus de 2h30, 27 lignes auraient cessé d’être exploitées.
La démonstration du dogmatisme gouvernemental
La mesure de Bruno Le Maire est donc symbolique, là pour offrir un vernis au redémarrage de l’économie carbone comme avant, une fausse condition aux vingt milliards délivrés. Une pirouette politique, très nettement insuffisante pour affronter l’enjeu climatique : le trafic aérien représente déjà 5 % des émissions des gaz à effet de serre, et il augmente chaque année.
Cependant, un premier coin est enfoncé.
Lors du débat sur la proposition du député, il y a un an, la ministre des Transports Élisabeth Borne dénonçait : « Les Français n’ont pas besoin d’interdiction par la loi ou de contrainte pour choisir le train », jugeant même que notre projet était « manifestement contraire à la liberté d’entreprendre et à la liberté d’aller et venir ».
Eh bien, cette « liberté d’entreprendre », cette « liberté d’aller et venir », doivent être limitées. Parce qu’il y une liberté qui la dépasse : pour nos enfants, demain, de respirer.