« Nous avons des irresponsables au pouvoir ! »

C'était une blague, non, l'intervention de Macron hier ? Sur les lits, sur les vaccins, sur la liberté ? Il va se réveiller ce matin et nous dire, "poisson d'avril !" Ce sont des irresponsables qui sont au pouvoir.

Que Macron reconnaisse des « erreurs », c’est un espèce de minimum. Quand ça fait un an qu’on est confiné déconfiné, reconfiné, redéconfiné, rereconfiné, avec un couvre-feu à 18h, un couvre-feu à 19h. Quelqu’un qui est passé chez moi me disait : « On a l’impression d’avoir affaire à un aveugle qui tâtonne avec sa canne blanche. Il faudrait lui acheter un chien pour le guider ». On n’a toujours pas de guide. Donc c’est bien d’être désolé au passé. Maintenant, on fait quoi au présent ?

Des irresponsables qui ferment des lits

Hier, j’ai eu l’impression qu’Emmanuel Macron nous faisait une farce. C’était un poisson d’avril avant l’heure et je me disais qu’il allait sortir ce matin se réveiller et nous dire : « Non non, poisson d’avril, poisson d’avril ! ». Parce qu’il nous dit qu’il va créer des lits pour les soignants. Mais les soignants, ça fait un an qu’ils réclament des lits, des lits, des lits. Combien de lits en plus en un an ? Zéro lit.

Il faut dire à quel point nous avons des irresponsables au pouvoir. Parce que quand, en pleine pandémie, on ne crée pas de lits, mais au contraire, on continue à détruire des lits d’hôpitaux, on imagine bien qu’ensuite, la moindre vague risque de passer par-dessus l’hôpital.

Zéro recrutement pour les réanimateurs

Sur sur le personnel, c’est la même chose. Les réanimateurs demandaient quoi, à la rentrée ? 67 postes d’internes en réanimation en plus. 67 pour tout le pays. Ce n’est pas énorme, c’est presque rien. Ça ne leur a pas été accordé. Zéro poste de réanimateur en plus.

Les réanimateurs disent pourtant que s’ils avaient eu des internes en septembre, aujourd’hui, ils seraient sur le terrain, ils seraient à leurs côtés et évidemment, ça contribuerait à nous donner de l’oxygène, à donner de l’oxygène aux patients aussi. Ca fait déjà un an qu’on est dans cette crise et on est toujours dans l’urgence, dans l’urgence, dans l’urgence. Tout se gère encore dans l’urgence. Ce sont des irresponsables.

Le sketch de l’accélération de l’accélération de l’accélération de la vaccination

Le gouvernement nous dit qu’on va accélérer l’accélération qu’on a déjà accélérée, qu’on va réaccélérer. Ca fait trois mois que j’entends qu’on accélère la vaccination. La réalité, c’est que dans le centre d’Abbeville dans ma circonscription, France Bleu titre : « Somme : en manque de doses, le centre de vaccination d’Abbeville a fermé ses portes. »

Qu’est-ce qui se passe ? Macron nous dit : « On va vacciner, vacciner, vacciner. On va ouvrir les week-ends. Il n’y aura pas de jours fériés, pas de samedi, pas de dimanche. Et pour ça, on est prêt à prendre les vétérinaires, les dentistes, les étudiants. Tout le monde sera le bienvenu. On a 250 000 professionnels qui sont prêts à vacciner. Il y a 1700 centres qui sont ouverts. » Mais on n’a pas les doses.

Ca fait des mois que j’alerte sur la capacité de Sanofi et le manque de volonté de Sanofi de produire ce vaccin. La responsabilité de Macron ? Il a, depuis des années, mené une politique où on a laissé Sanofi casser son industrie en détruisant sa recherche. Et ça, Emmanuel Macron en est doublement responsable comme ministre de l’Economie et ensuite comme président de la République. Il a accompagné Sanofi dans cette dérive financière. C’est le premier point.

Mais surtout, il nous dit qu’on va produire en France. J’ai posé la question à la ministre de l’Industrie : combien de doses produites en mars ? combien seront produites en avril en France ? Combien en mai ? Combien en juin ? Zéro. Voilà la réalité de la production française de vaccins. Ce sont des irresponsables.

La France se renie à l’OMC

Le clou du spectacle en un sens, c’est quand la France, qui a déclaré l’année dernière que le vaccin devait être un bien public mondial, l’Assemblée nationale, Emmanuel Macron, l’Union européenne allant dans ce même sens, la France s’est opposée à l’Organisation mondiale du commerce à la levée des brevets réclamée par l’Italie, par l’Afrique du Sud, par l’Inde et par d’autres.

Le président de l’Organisation mondiale de la santé dénonce l’hypocrisie de nos dirigeants. Malheureusement, y compris en temps de pandémie, le commerce l’emporte sur la santé, l’Organisation mondiale du commerce l’emporte sur l’Organisation mondiale de la santé. Et dans notre pays les firmes pharmaceutiques l’emportent sur l’intérêt des patients, des patients français et des patients des pays du Sud qui, eux, n’ont pas de doses du tout. Ce sont des irresponsables.

« Gagner des jours de libertés » : de liberté ? Vraiment ?

Grâce à Emmanuel Macron nous avons gagné des jours de liberté, « de précieux jours de libertés ». Il faut qu’on sache de quel pays il est l- président de la République. Est ce que c’est bien de la France ? Est-ce qu’il est au courant que depuis des mois, il y a un truc qui s’appelle le couvre-feu, que jamais ça ne s’est produit à cette heure-là dans notre histoire, ni pendant l’Occupation ni pendant la guerre d’Algérie ? Qu’aucun bilan n’est tiré de ce couvre-feu sur le plan sanitaire et que pourtant, ça continue ?

Est-ce qu’il est au courant que les bars, les restaurants, les cinémas sont fermés, pour nous dire qu’on a gagné des précieux jours de liberté ? Est-ce qu’il est au courant que les gymnases sont fermés pour les enfants, que mon gosse ne fait pas de hand depuis un an et que c’est pareil pour tous les enfants du pays, pour nous parler de précieux jours de liberté ? Est ce qu’il est courant qu’on ne peut pas se réunir à plus de 6, pour nous parler de précieux jours de liberté ? Est-ce qu’il est au courant que les étudiants vivent essentiellement par Zoom, pour nous parler de précieux jours de liberté ? Est ce que quelqu’un lui a dit que ça se passait comme ça dans le pays ?

On peut concevoir de rogner pendant un temps sur nos libertés au nom de la santé. C’est un équilibre qui est à chercher, mais qu’il vienne nous dire qu’on a gagné des précieux jours de liberté ça veut dire qu’il faudrait s’habituer à cet état de fait. Ce sont des irresponsables.

Les profs, lâchés

Le gars fonce droit dans le mur et au moment où il est dans le mur, il dit : « Est-ce que vous êtes d’accord pour qu’on fasse marche arrière ? » Mais forcément, on va être d’accord pour faire marche arrière. On n’a pas le choix, vraisemblablement. On ne va pas contaminer tout le pays, entraîner des morts et ainsi de suite. La question c’est : qu’est-ce qui a été fait depuis un an ?

Dans les écoles, combien on a recruté d’enseignants en septembre ? Combien on a décidé de dédoubler de classes ? C’est pareil que pour les vaccins. Zéro. Combien on a donné d’heures de formation aux enseignants pour parer une reprise de la pédagogie en distanciel ? Zéro. Il ne s’agit pas pour faire de la pédagogie en distanciel de juste appuyer sur un bouton pour savoir faire du Zoom.

Et ils feront tout ça, ce n’est pas le problème, Madame de Malherbe. Mais je pense que ça démontre un certain mépris à l’égard de la profession d’enseignant. J’ai deux enfants. Réussir, rien que le samedi matin, à faire leurs devoirs aux deux en même temps…

Donc, quand vous êtes enseignant et que vous devez maintenir l’attention de vingt gamins qui sont en face de vous, ce n’est pas juste : « Ah bah tiens, pour lancer le zoom, c’est sur tel bouton qu’on appuie. » Non, c’est : comment je modifie tous les outils, tous mes outils d’enseignement pour pouvoir continuer à transmettre quelque chose et qu’il soit pas lâché. Et la pédagogie, c’est quelque chose dont on voit, quand on est parent, quotidiennement, que c’est un savoir-faire. Ce n’est pas juste un savoir-faire technique, c’est un savoir-faire humain et humain avec des enfants. Ce sont des irresponsables.

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