Match de foot arrêté pour propos racistes… de l’arbitre

Guillaume, président de Picardie debout !, est capitaine de son équipe de foot, à Rosières-en-Santerre. Dimanche dernier, il arrêtait un match de foot pour propos raciste de l’arbitre.

Dimanche 3 novembre, il fait gris à Roisel mais c’est du bon temps pour jouer au foot en Picardie. Division 4, 80e minute, mon équipe de Rosières-en-Santerre est en train de perdre 8-1. Le match est plié, notre adversaire est plus fort, mais on ne lâche rien. Notre numéro 9, Flo, subit une faute flagrante non sifflée, il s’en plaint, sans violence, ni vulgarité. Il est appelé par l’arbitre qui lui hurle dessus alors qu’il tente de s’expliquer. Flo s’éloigne, se tait et revient écouter l’arbitre qui met fin à l’incident sans carton.

J’ai assisté, en ma qualité de capitaine, à l’explication, et je fais remarquer à l’arbitre que nous ne sommes pas là pour nous faire hurler dessus comme un enfant de quatre ans qui a fait une grosse bêtise. C’est là que, naturellement, comme si j’allais valider ses propos, il me lâche : « Tous les jours au travail, j’ai des problèmes avec des personnes de cette couleur-là ! ». Ah oui, j’vous ai pas dit : Flo, Florian est noir.

Ni une ni deux, estomaqué, choqué par ce que je viens d’entendre, je me dirige vers les bancs de touche et la trentaine de supporters présents. Je propose à voix haute d’arrêter le match. « L’US Rosières ne poursuivra pas la rencontre pour propos racistes de l’arbitre ». Les gens sont surpris, mais ils comprennent et veulent savoir ce qu’il a dit. Certains m’invitent à reconsidérer ma décision : « Tu vas avoir des problèmes avec le district », « Ton club va avoir des problèmes ». La peur du gendarme du foot est présente aussi.

Sûr de notre bon droit, je poursuis, c’est trop grave. On ne peut pas arrêter des matchs de professionnels pour des propos racistes en tribune et laisser passer ces mots de l’arbitre, représentant de la Fédération Française de Foot sur le terrain, de son règlement et de ses valeurs. Être exemplaire en Ligue 1 et en D4 !

Lorsque je répète, aux spectateurs, aux dirigeants de Roisel ce qu’a dit l’arbitre,  les gens acquiescent. Des « merci », des « bravo », « t’as raison ». Ouf ! Dans cette ville qui a voté à 58% pour Bardella aux européennes puis à 60% pour le RN aux législatives, on n’accepte pas de réduire les gens à leur couleur de peau, pour les rabaisser, les mépriser, les humilier. Je suis aidé par le gardien de l’équipe de Roisel, qui me dit avoir entendu les mots de l’arbitre et accepte de témoigner si besoin. On échange nos numéros.

Je tiens à signaler le comportement exemplaire des dirigeants, joueurs et spectateurs de Roisel. La situation autour des vestiaires en fin de match était très calme, tout le monde était d’accord. Fâchés dans les urnes mais pas fachos dans la vie.

Terré dans son local, je suis allé voir Monsieur l’arbitre pour vérifier et signer la feuille de match. Je lui ai demandé comment je devais porter ma réclamation. Il m’a conseillé d’envoyer un mail au district pour justifier notre souhait d’arrêter le match. Ce que j’ai fait le soir même. J’attends l’instruction de l’affaire.

Le racisme n’est pas une opinion, c’est un délit !

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