Il y avait celui qui buvait de l’alcool et celui qui n’en buvait pas. Son café, ma bière, son sirop, son verre de vin blanc et les tournées qu’on s’offrait pour être ensemble.
Il y avait celui qui regardait le foot et celui qui ne le regardait pas. Son OM, son Barça et l’impossibilité pour moi de rester concentrée plus de dix minutes devant un match et la beauté du jeu quand je tournais le dos à la télé et que je voyais ça dans leurs yeux.
Il y avait celui qui lisait et celui qui ne lisait pas. Mon livre, son journal et le cocon des bavardages tout autour.
Il y avait celui qui jouait et celui qui ne jouait pas. Leur belote, leurs échiquiers, leurs accusations de tricherie et leurs colères feintes et mon incapacité à retenir la moindre règle après vingt ans de formation continue.
Sur ces chaises-là, derrière ces grilles ou ces rideaux de fer, il y avait tout l’amalgame foutraque de la diversité de cette ville. Il y avait la possibilité d’échapper aux déterminismes socio-culturels qui nous poussent à un entre-soi plus ou moins élargi.
On recause réouverture le 20 janvier si on est sages. Sauf que si on ne les aide pas maintenant, les grands artisans de la cohésion sociale vont sans doute mettre la clé sous la porte, autorisation d’ouvrir ou pas. Et puis, ce manque de confiance, cette classification comme « nuisibles », je ne sais pas trop comment ils vont s’en remettre.