Agriculture : relocalisation ou mondialisation ?

Le président prône « la souveraineté alimentaire », et en même temps, il ouvre les marchés agricoles au Canada et au Mexique. À un moment, il faut choisir un cap, et s’y tenir.

En pleine crise du Covid, l’Union européenne a signé, avec l’accord de la France, un accord de libre‑échange avec le Mexique. Qui prévoit, notamment, l’ouverture du marché européen à 20 000 tonnes de viandes bovines mexicaines, des viandes mexicaines jusqu’ici interdites ici pour des raisons sanitaires. Et à l’automne, ce sera au tour du Mercosur !

Et voilà ! Pendant que le président Macron nous promettait « la souveraineté alimentaire » et la « relocalisation », il consentait au grand déménagement de notre agriculture ! Un an après le Ceta, un accord de libre‑échange avec le Canada… et alors que le gouvernement prônait la « montée en gamme » aux agriculteurs !

Nous souhaitons, nous, qu’un cap clair soit fixé : nourrir notre population, d’abord, avec des produits de qualité, et moins d’intrants chimiques. Mais pour cela, il faut de la régulation : des quotas d’importation et des prix planchers, garantis. Nous ne devons pas laisser nos paysans, et nos assiettes, à la folie des marchés. Notre survie en dépend.

À l’Assemblée, nous nous sommes engagés dans les Etats généraux de l’alimentation. Nous en avons, parfois seul, dénoncé l’absence de cap. Quel bilan, à l’arrivée, une année après la loi ? Pour le lait UHT, la part du prix revenant à l’éleveur a diminué de 5 %, tandis que la marge des distributeurs augmentait de 8 %. Idem, en pire, pour le blé : -21%. Au final, concluait l’UFC-Que choisir, c’est « un chèque en blanc de 1,6 milliards d’euros sur deux ans à la distribution ».

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