M. François Ruffin interroge M. le ministre de l’Économie sur les mesures qu’il prévoit pour mettre fin « aux excès du capital ».
« La rentabilité du capital que nous connaissons depuis vingt ans est très excessive et détourne une part de la valeur trop importante vers les actionnaires alors qu’elle devrait davantage permettre de financer la transition écologique, qui est très coûteuse, et de mieux rémunérer les salariés. »
Ces propos, ce sont les vôtres. Dans un entretien que vous avez donné à la Revue Germinal, en avril 2023, intitulé « Il faut une rentabilité moindre du capital pour davantage d’investissements et d’équité ». Vous étiez à cette époque directeur général de la Caisse des dépôts, passé avant par BNP Paribas Cardif puis Generali France.
Désormais, vous voilà Ministre de l’Economie sous un Président qui, depuis sept ans, a tout fait pour, au contraire, accroître encore « la rentabilité du capital ».
Dans cet entretien, vous affirmiez encore : « Lorsque j’ai commencé ma carrière professionnelle, le taux de rentabilité du capital admis correspondait environ à 7%. On considère désormais que 15% de rentabilité est la règle. Cela a conduit à une concentration de richesses qui choque à juste titre. Par ailleurs, ces exigences de rendement du capital ne permettent de financer qu’un nombre limité de projets qui doivent présenter une rentabilité élevée. Cela n’encourage pas l’investissement écologique ni de long terme et limite le champ de l’investissement… »
C’est un constat que nous partageons.
Et d’ailleurs, ces derniers jours, le journal Les Echos nous confirme à nouveau que les dividendes continuent de couler à flots : « Avec un record de 68,8 milliards de dollars versés à leurs investisseurs, les entreprises tricolores ont une nouvelle fois été les premières contributrices à l’échelle européenne. (…) Avec une hausse moyenne de 8,2 %, la France affiche l’un des taux de progression les plus élevés parmi les pays développés. ».
Ainsi, maintenant que vous êtes aux manettes, en tant que Ministre de l’Economie :
Que comptez-vous faire pour lutter contre « les excès du capital » ? Pour rendre une plus juste part aux travailleurs ? Pour permettre, massivement, des investissements face aux chocs géopolitique et climatique ?