C’est maintenant ou jamais : mardi, sortez !

Je le dis aux étudiants : mardi, sortez ! Je le dis aux enseignants : mardi, sortez ! Je le dis aux infirmiers : mardi, sortez ! Je le dis aux gilets jaunes : mardi sortez ! Il faut le dire à tout le pays : c'est maintenant ou jamais, mardi, sortez !
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Depuis un an, sur les ronds points, j’ai entendu les galères et la colère, la galère de ce contrat aidé, adulte handicapé, qui a perdu son boulot à la salle informatique du collège, la galère de la mamie retraitée : comment rendre visite à sa fille, partie à Troyes, dans l’Aube ? Comment payer l’essence et le péage ? La galère de ce serveur en pizzéria, papa séparé, garde alternée, crédits à régler, mais le frigo vide pour ses gosses, et l’angoisse qui monte, là, le sapin sans cadeau à ses pieds, j’ai entendu la colère, aussi, la colère parce que pour nous, c’est la TVA, pour nous c’est la CSG, pour nous ce sont les APL grevés, mais pour eux, c’est la suppression de l’Impôt sur la Fortune, pour eux, c’est la flat tax,
pour eux, c’est 40 milliards de CICE, eh bien, à tous ceux-là, à ces révoltés d’une saison en jaune, il faut leur dire :
C’est maintenant ou jamais !
Mardi, sortez !

J’ai entendu des artisans, des commerçants, qui paient leurs impôts locaux, qui paient la TVA, qui l’impôt sur les sociétés, qui paient toutes les taxes à payer, dégoûtés, écoeurés, parce qu’à côté, Amazon échappe à tout ça, Amazon défiscalise au Luxembourg, au Delaware, 98 % de ses revendeurs fraudent à la TVA.
Et c’est à Amazon, pourtant, qu’on déroule le tapis rouge des subventions.
Et idem pour Google, Apple, Facebook, les quarante voleurs, que le président accueille à l’Elysée, pour des dîners, des réunions privées.
Eh bien, à tous ceux-là, à ces artisans, commerçants, il faut leur dire :
C’est maintenant ou jamais !
Mardi, sortez !


J’ai entendu des infirmiers, des aides-soignantes, me raconter leur hôpital : la salle d’attente bondée, le couloir plein de patients, fort patients, allongés sur les brancards. Et un Algeco rajouté, dehors, pour accueillir le trop-plein.
J’ai entendu la cheffe de service qui, le matin, n’arrive plus en se demandant : « Comment va Madame Machin ? » mais « Qui je peux faire sortir ? »
J’ai entendu l’usure, l’usure de cette infirmière, qui s’en va, qui arrête, qui passe à autre chose, après trois années seulement, mais dégoûtée, écoeurée, elle aussi, par le système : « Et pourtant, me dit-elle, j’avais la vocation… »
J’ai entendu cette colère, et la porte fermée des ministères, et le vide budgétaire.
Eh bien, à tous ceux-là, à ces infirmières, ces aide-soignantes, il faut leur dire :
C’est maintenant ou jamais !
Mardi, sortez !

J’ai entendu les paysans, qui protestaient contre le CETA, l’accord avec le Canada, qui s’emportaient : « Ici, on nous interdit de nourrir nos bêtes aux farines animales, on nous interdit de les doper aux antibiotiques, on nous interdit 46 molécules en prime. Mais on va importer de la viande produite comme ça là-bas ? Et bientôt on fera pareil avec les USA ? Et avec le Mexique, l’Argentine, le Brésil ? »
Eh bien, à tous ceux-là, il faut leur dire :
C’est maintenant ou jamais !
Mardi, sortez !

J’ai entendu, sur le CETA toujours, ce traité voulu par l’industrie pétrolière, j’ai entendu les écolos également, les écolos dénoncer cet accord « dont le grand absent est le climat ». J’ai entendu Nicolas Hulot : « La mondialisation, les traités de libre-échange sont la cause de toute la crise que nous vivons. Si on ne s’attaque pas à cela, ça ne sert à rien. Ce n’est pas en installant trois éoliennes que l’on va y arriver. Mais, avant que nos élites l’intègrent, je pense qu’on sera tous calcinés. »
Eh bien, à tous ceux-là, il faut leur dire :
C’est maintenant ou jamais !
Mardi, sortez !

J’ai entendu des parents d’élèves, à Amiens-Nord, à Etouvie, à Villers-Bocage, à la ville comme à la campagne, j’ai vu des enseignants dormir dans leur collège, pour lutter contre les postes supprimés, contre les options en moins, pour que sur l’autel du budget on ne sacrifie pas les gamins.
Eh bien, à tous ceux-là, il faut leur dire :
C’est maintenant ou jamais !
Mardi, sortez !

J’ai entendu les pompiers, leur métier qui n’est pas reconnu à risque.
Eh bien, il faut leur dire :
C’est maintenant ou jamais !
Mardi, sortez !

J’ai entendu des étudiants galérer sur Parcoursup, perdre leur bourse.
Eh bien, il faut leur dire :
C’est maintenant ou jamais !
Mardi, sortez !

Sortez en Picardie, sortez à Paris, sortez sur vos ronds-points, sortez en gilets jaunes, sortez en chasubles rouges, sortez en chemises vertes, sortez à poil, sortez comme vous êtes, sortez contre BlackRock, sortez contre les lobbies, sortez contre l’Elysée, sortez contre Delevoye, ce gars lié aux assurances, ce gars qui touche 5200 € par mois pour on sait pas quoi, ce gars qui délivre des leçons de justice, sortez pour vos retraites, sortez pour vivre vieux, pour vivre heureux !
C’est maintenant ou jamais !
Mardi, sortez !

13 réflexions au sujet de “C’est maintenant ou jamais : mardi, sortez !”

  1. Vive la VIe république, universaliste et sociale, écrite par l’assemblée constituante.
    Je suis contre MACRON
    Je soutiens la grève.
    Je suis un « INSOUMIS » de Paris XIII.
    Je suis né le 05/02/1936

  2. Veillée d’armes:
    Les mains s’agitent, les pieds piaffent…
    Il serait peut-être opportun de rappeler, dans les cortèges, que des signatures de la pétition pour l’obtention d’un RIP contre la vente d’ADP ne demandent qu’à atteindre les 4,7 millions (et rappeler ainsi que nous sommes là et bien là! Pour ce faire, un passage par votre mairie est conseillé!).
    Merci à Ruffin pour toute son énergie. Merci pour ces témoignages poignants.

  3. François Ruffin, c’est mon homme. Celui qui dit exactement ce que je pense, celui que j’ai envie de suivre, celui pour lequel je voterais s’il était mon député.
    Mais je voudrais aussi lui dire, s’il était en face de moi :
    « François, ton combat est juste. C’est celui d’un honnête homme, dans tous les sens du terme. Cependant, je pense que l’affiliation à la France Insoumise, même si ses représentants partagent les mêmes idées, est trop restrictif car il t’enferme dans un cercle dont tu devrais t’affranchir.

    Je pense que la personnalité de JL Mélenchon dessert le mouvement de la vraie gauche. Non ses idées bien entendu, mais son tempérament et son son caractère empêchent beaucoup de gens d’y adhérer pleinement.

    J’attends avec impatience le moment où tu créeras ton propre mouvement, voire ton propre parti, en rassemblant des humanistes lucides en faveur d’un combat écologique, le plus important maintenant, en entrant en lutte contre l’idéologie libérale, qui lui est antinomique sous tous ses aspects.

    Bonne chance, Francois

  4. « Parfois, explique l’un de ses interlocuteurs réguliers, quand il prend la parole sur un sujet, il dit : “Tiens, cela va emmerder Ruffin.” Et ça ne rate pas, on voit Ruffin qui rapplique immédiatement à la télé. Cela le fait beaucoup rire. »

    Et si c’etait Macron le problème?
    Marianne 13 12 19

  5. En France, le silence des pantoufles est assourdissant et le bruit des bottes augmente.
    La répression contre le peuple opprimé s’aggrave et de trop nombreux « braves citoyens » restent prostrés, résignés, devant la messe médiatique de TF1, BFM et compagnie.

    Ne soyez pas dupe, ne vous laissez plus faire, indignez-vous, sortez et rejoignez-nous, quels que soient votre couleur politique et votre métier ! Bloquons ce foutu pays jusqu’à ce que l’oligarchie craque, tant qu’il est encore temps. 😉

  6. jacques.daudon@orange.fr
    Ami député, quand pourrons-nous te joindre ? Nous médecins, pharmaciens, biologistes, enseignants, ne voulant point de « Comédie de l’Arte », mais vous confier des arguments que vous ignorez peut- être. Soit, par exemple, la possibilité de diminuer sans restriction pour les assurés sociaux, plus de 300 milliards tious les ans de diminution des frais médicaux. Nous allons vous en donner des preuves concrètes. Notre téléphone :04.92.67.05.48 – Nous sommes au service de la nation, député ami. Bien à toi.

  7. Ami député, quand pourrons-nous te joindre ? Nous médecins, pharmaciens, biologistes, enseignants, ne voulant point de « Comédie de l’Arte », mais vous confier des arguments que vous ignorez peut- être. Soit, par exemple, la possibilité de diminuer sans restriction pour les assurés sociaux, plus de 300 milliards tous les ans de diminution des frais médicaux. Nous allons vous en donner des preuves concrètes. Notre téléphone :04.92.67.05.48 – Nous sommes au service de la nation, député ami. Bien à toi.

  8. Merci monsieur Ruffin,
    J’ajouterais …
    À la thèse qui voudrait que l’homéostasie économique, soit la théorie du « ruissellement » nous amène à considérer que les couches inférieures bénéficieront de la richesse des strates (très) supérieures, j’oppose la théorie -mais celle-ci sera bien plus inquiétante à nos élites- de la capillarité paupérisante. (La peur de la montée de la pauvreté en l’écrasant sous le poids des inégalités)

  9. le combat continue!ancien cheminot déjà ayant avec la précedente réforme du partir à 58 ans et 9 mois pour ne pas avoir de décote!amaors les retraités sncf à 52 ans et 55 ans c’est du pipeau!il est temps que ces guignols qui nous gouverneent prennent la mesure de la gravité de la situation!faisons déjà payer la tva des 98 pour cent de revendeurs d’amazon exigeons la meme mesure de retraite pour les sénateurs comme pour les députés (n’est ce pas Monsieur LARCHER….)il est grand temps qu’un socle social voit le jour en tirant les mesuresvers le haut et suppression de ce régime à points!

  10. Bonjour, je suis parfaitement d’accord avec cette vis concernant l’appartenance à la FI. Si je n’ai pas voté FI c’etait, déjà, parce JL Melenchon me paraît imprévisible, inutilement excessif, ne vient pas du peuple, n’est pas exemplaire… bien que toujours très pertinent et intelligent… mais je ne vote pas pour un clown mais pour un père de famille réfléchi, « terrain », pas corrompu ( je ne parle plus là de M. Melenchon mais de la classe politique en générale et de LREM en particulier)… honnête quoi… Voilà.

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