Question Ă©crite : RELANCE DES FERMES ET FILIĂRES BIO
J’interroge la ministre de lâAgriculture et de la SouverainetĂ© alimentaire sur lâabandon en cours de lâagriculture biologique de notre pays.Â
Un agriculteur bio mâa fait part de sa crainte, de son sentiment dâabandon : « Ma trĂ©sorerie sâest dĂ©gradĂ©e jusquâau point oĂč je nâai plus aucune Ă©pargne. En 2023, jâai fait – 50 000 âŹ, et la mĂȘme chose en 2024. Jâavais un peu de marge de manĆuvre sur la ferme et des Ă©conomies de cĂŽtĂ©, je nâai plus rien. JâhĂ©site Ă arrĂȘter. »
Dans plusieurs de ses stratĂ©gies gouvernementales, comme le Programme Ambition Bio ou le Plan StratĂ©gique National de la PAC, lâEtat français sâest fixĂ© comme objectif dâatteindre 18 % de surfaces agricoles en bio dâici 2027 et 21% dâici 2030.
Mais quel fossĂ© entre le papier et la rĂ©alitĂ© ! Aujourdâhui, la surface agricole bio nâatteint que 10,4% et elle a mĂȘme diminuĂ© en 2023 par rapport Ă 2022. Les agriculteurs bio subissent depuis plusieurs annĂ©es une crise historique. Les conversions sont Ă lâarrĂȘt, les fermes dĂ©crochent, les usines de transformation bio tournent au ralenti. Le tout dans un contexte climatique instable et inflationniste.
Et que fait lâEtat ? Rien, ou plutĂŽt lâinverse de ce quâil faudrait faire.
Il a supprimĂ© les aides au maintien en bio en 2017. Une fois installĂ©s, les agriculteurs bio ne perçoivent donc plus rien, ou trop peu, pour tenir dans la durĂ©e. Pourtant, faute de conversions suffisantes, prĂšs dâun milliard dâeuros non utilisĂ©s risquent de repartir Ă Bruxelles. Ce reliquat financier devrait ĂȘtre rĂ©affectĂ© dâurgence pour aider les fermes bio.
Il ne respecte toujours pas les objectifs de la loi Egalim, qui fixait comme obligation dâatteindre 20% de bio dans les cantines scolaires Ă partir du 1er janvier 2022. Aujourdâhui, nous plafonnons aux alentours de 7%…
Et il y a quelques jours, le gouvernement a annoncĂ© supprimer deux tiers du budget de lâAgence Bio â autrement dit la mise Ă mort du âchef dâorchestreâ en charge dâĂ©tudier, de promouvoir et de dĂ©velopper la filiĂšre bio.
Alors, Madame la Ministre, avez-vous officiellement dĂ©cider de laisser tomber lâagriculture bio de notre pays ? Allez-vous laisser tomber ces fermes qui tentent de proposer un autre avenir Ă notre agriculture ?