Le procureur de Rodez poursuit un journaliste professionnel du média en ligne Reporterre, à la suite d’un reportage qu’il a mené sur une action de « Faucheurs volontaires » en Aveyron en novembre 2021. Il le considère comme un des militants ayant commis des actes illicites, alors qu’il n’a fait que son travail de journaliste, observant les faits et les racontant dans un article.
Si ce journaliste était condamné, tous les journalistes exerçant leur métier en couvrant des actions de militants pourraient dès lors être accusés des délits commis par d’autres. Il y a là un enjeu crucial de la liberté d’informer et d’être informé. Ainsi, engager des poursuites contre un journaliste parce qu’il a couvert une manifestation non autorisée constitue une entrave injustifiée à la liberté d’expression. C’est pourquoi de très nombreuses sociétés de journalistes, syndicats, journalistes et citoyens ont pris position contre ces poursuites.
Allez-vous rappeler que la mission des journalistes relève de la liberté d’expression et doit être protégée comme une valeur fondamentale de notre démocratie, comme le souligne l’article 10 de la Convention européenne des droits de l’homme : « Toute personne a droit à la liberté d’expression. Ce droit comprend la liberté d’opinion et la liberté de recevoir ou de communiquer des informations ou des idées sans qu’il puisse y avoir ingérence d’autorités publiques et sans considération de frontière » ?