« J’étais en pleurs le matin où ils m’ont annoncé ça, raconte Estelle, au Auchan de Valenciennes. 28 ans d’électroménager… je ne sais faire que ça, et j’aime faire ça. A cinquante ans, je suis trop jeune pour la retraite, mais pour retrouver du travail…
– Et s’ils vous proposaient de faire vendeuse chez Boulanger ?
– J’irais. Bien sûr que j’irais. Y a un magasin juste en face, d’ailleurs… »
Boulanger appartient à l’AFM, l’Association Familiale Mulliez, tout comme Auchan. Tout comme Kiabi, Décathlon, Leroy-Merlin, Norauto, etc.
C’est une galaxie d’actionnaires. Dont un expert, Benoît Boussemard, a montré qu’il s’agissait d’un groupe. Mais qui refuse de constituer un groupe. Pourquoi ? Parce que, sinon, Estelle et ses 2388 collègues d’Auchan, licenciés dernièrement, pourraient réclamer des reclassements dans le groupe.
Aussi, Madame la ministre, à vous d’exiger ces reclassements dans le groupe.
Ce serait le minimum de décence à l’égard de salariés qui, durant des années, des décennies, ont loyalement servi leur entreprise.
Pour rappel :
Auchan est l’entreprise privée qui a touché le plus de Crédit Impôt Compétitivité Emploi, 500 millions d’euros par an. Le patrimoine des Mulliez, 28 milliards d’euros, aurait grimpé de 40% en un an. Et d’après Benoît Boussemard, plus de la moitié, 15 milliards, échapperait à toute fiscalité. Les documents « OpenLux » avait d’ailleurs révélé 79 sociétés Mulliez au Luxembourg.
Voilà des arguments qui pourraient, dirions-nous, aider à la compréhension des dirigeants.
Alors, Madame la ministre, exigerez-vous les reclassements des Auchan à l’intérieur de la galaxie Mulliez ?