M. François Ruffin interroge Monsieur le Ministre de l’Education nationale sur la situation du lycée Delambre, et également sur la situation des lycées en zone prioritaire.
Ce vendredi 8 décembre, les élèves du lycée Delambre, à Amiens, ont bloqué leur établissement, défilé dans les rues, manifesté en centre-ville, alors que les enseignants avaient déjà fait grève la veille. Les causes de leur mécontentement? Elles sont simples, nullement idéologiques: “Nous sommes 35 par classe. Nous n’arrivons plus à travailler.”
Entre 2009 et 2015, c’est l’équivalent de 23 postes qui a été supprimé, dont un poste de CPE.
Ce lycée a perdu ses contrats aidés.
Il est situé en zone prioritaire.
Madame la rectrice, Valérie Cabuil, a reçu une délégation de six élèves, une représentante de Sud-Éducation et moi-même. Lors de cette réunion, elle s’est engagée sur le recrutement, dès la rentrée de janvier, d’un poste d’Assistant d’Education supplémentaire, et de cinq services civique pour permettre une “co-présence” dans les classes de seconde.
Mais nous en sommes surtout sortis avec des constats partagés. D’abord, ces mesures relèvent du “colmatage”: on pare au plus pressé, avec un personnel non-formé. Ensuite, une erreur d’appréciation a été commise: comme l’a admis la rectrice, “nous avions mal évalué la hausse des effectifs”. Comme le réclamaient les enseignants, il aurait fallu ajouter au moins une classe de seconde, les élèves en souhaitent deux aujourd’hui. Aussi, ces jeunes viennent de collèges prioritaires, et subissent à l’entrée au lycée, comme l’a énoncé Madame la rectrice, “un vrai choc du nombre d’élèves.” Enfin, le flou demeure quant à la rentrée 2018: “Je ne sais pas quels seront vos moyens l’année prochaine.”
Alors, Monsieur le ministre, pour le lycée Delambre en particulier: quels moyens comptez-vous débloquer en urgence pour corriger l’erreur d’appréciation? Et pour la rentrée 2018?
Pour les lycées, plus largement: comment pourront-ils étudier dignement, alors que votre gouvernement supprime 2600 postes d’enseignants dans le second degré? Et enfin: pourquoi ne pas rétablir les lycées prioritaires, tout comme il existe des écoles et des collèges prioritaires?
Un dédoublement des classes dans les matières principales ne serait pas un luxe.
Djamila, Nahide, Ghali, Théophile, Hyzia, Fatma et les camarades attendent vos réponses : il en va de leur avenir, de leur chance de réussir.
En l’état, l’égalité des chances n’est absolument pas assurée.