Gabon : la France complice de la dynastie Bongo

L'argent de nos contribuables et de l'or et du pétrole sert-il à construire des écoles au Gabon ?, ou à renforcer le népotisme historique d'Ali Bongo, dont quatre opposants viennent de disparaître ?

Nous avons publié cette question vendredi 19 juillet à 12 h 46.
Le même jour, à 22 h, les quatre opposants étaient relâchés, après plus d’une semaine de détention arbitraire.

M. François Ruffin attire l’attention du Ministre de l’Europe et des affaires étrangères sur la disparition inquiétante de quatre syndicalistes.

Entre le 10 et le 12 juillet 2019, quatre syndicalistes ont été enlevés par des hommes armés, à leur domicile, en plein Libreville, la capitale. Parmi eux, Simon Ndong Edzo, le secrétaire général de la centrale syndicale Dynamique Unitaire et Sylvie Nkogue Mbot, leader du syndicat des professionnels de santé Hippocrate. Un opposant Privat Ngomo a également été interpellé par la police alors qu’il lisait une déclaration devant l’Ambassade de France appelant Emmanuel Macron à cesser de soutenir le président gabonais Ali Bongo.

Depuis le 12 juillet, aucune nouvelle des quatre syndicalistes enlevés. Cela semble être une pratique hélas trop courante de ce régime douteux. Oui, douteux : en 2016, Ali, le fils d’Omar Bongo, parrain de la Françafrique était vainqueur d’une élection présidentielle controversée. Par exemple, dans sa région natale, le Haut-Ogooué, Ali Bongo avait recueilli 95,46 % des voix (contre 49,80 % au niveau national) de 99,93 % des inscrits. Un vrai plébiscite à la nord-coréenne ! Le QG du candidat de l’opposition, Jean Ping, avait été pris d’assaut par les forces de sécurité faisant des morts.

En 2017, le Parlement européen avait adopté une résolution condamnant la fraude électorale et les violences qui s’en étaient suivies.

Mais l’Etat français, lui, avait entériné la victoire de M. Bongo. Depuis, il soutient le pouvoir en place. L’Agence française de développement (AFD) a accordé un prêt de 255 millions d’euros à l’Etat gabonais.

L’argent de nos contribuables sert-il réellement à construire des écoles, des routes et des hôpitaux au Gabon ? On peut en douter. Malgré le pétrole, malgré le bois, malgré le manganèse, et même malgré l’or, les immenses richesses ne semblent pas ruisseler dans la population. Le pays pointe à la 110ème place sur 189 à l’indice de développement humain. La faute a un clientélisme forcené, à un népotisme historique, sous le regard bienveillant, voire complice, de l’Etat français.

M. Le Drian, intervenez auprès de la dynastie Bongo, de toute urgence faites libérer les syndicalistes, c’est le minimum que vous puissiez faire.

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