Rien que pour le pneumatique. Mais les meubles, les valises, l’acier, les lave-linge, tout a fui depuis quarante ans. Ca a commencé par le textile, dans les années 70. Et toujours avec la complicité des politiques… qui viennent pourtant jouer les pleureuses.
« C’est une folie » nous a même dit Emmanuel Macron ce printemps, en pleine crise du Covid. Oui, « c’est une folie » de laisser partir nos aliments, nos vêtements, nos médicaments, toute notre industrie à l’autre bout du continent, ou à l’autre bout du monde.
Sauf que cette folie, Macron et ses amis y participent. Tous les gouvernements, depuis quarante ans, signent des accords de libre-échange, avec le Gatt, avec l’OMC, avec l’Union européenne, qui mettent les travailleurs d’ici, nos salaires, nos droits au chômage, à la retraite, à la Sécu, en concurrence avec des travailleurs au loin, sans droit aucun.
Cette « folie » qui met aussi le feu à la planète.
Cette « folie » doit cesser : il faut démondialiser.
Pour nous protéger, et pour protéger la vie, nos dirigeants doivent négocier une sortie des traités.
En urgence : le refus d’homologation
Bridgestone a enregistré 3 milliards d’€ de bénéfices l’an dernier. Il ne s’agit donc pas de licenciements économiques.
Si l’Etat le veut, il dispose d’une arme pour empêcher la fermeture de l’usine de Béthune : le refus d’homologation du plan social.
En effet, malgré la loi Travail, l’Ani, les lois Macron etc. qui ont « allégé le Code du travail », une arme demeure, intacte, bien cachée (dans la loi Sapin du 14 juin 1914) : ce refus d’homologation, qui est à la discrétion du pouvoir politique, du ministère du Travail.
Emmanuel Macron lui-même, d’ailleurs, encore candidat, l’avait citée sur le parking des Whirlpool à Amiens : « Il n’y aura pas d’homologation de complaisance » (26 avril 2017). Aussitôt élu, il oublia cette promesse, et il y eut bien une « homologation de complaisance ».
Voilà. Nous devons mettre le gouvernement au pied du mur : Vous homologuez ? Vous êtes avec Bridgestone. Vous refusez ? Vous êtes avec les salariés.
Tout le reste, « revitalisation… reclassement… formation », on le connaît par cœur : c’est du bidon.