Nouvelle-Zélance : en douce, la Macronie signe un nouvel accord de libre-échange

La Macronie va-t-elle signer, dans le dos des Français, un accord de libre-échange avec la Nouvelle-Zélande, ? Alors que l'agriculture, là-bas, recourt à l'altrazine, au diflubenzuron, aux tourteaux de palme ?

François Ruffin interroge la première ministre : allez-vous laisser signer, dans le dos des Français, un accord de libre-échange avec la Nouvelle-Zélande ? Alors que l’agriculture, là-bas, recourt à l’atrazine, au Diflubenzuron, aux tourteaux de palme ? Nous exigeons un débat public.

« Déléguer notre alimentation, notre protection, notre capacité à soigner, notre cadre de vie au fond, à d’autres, est une folie. »

Ainsi s’exprimait le président de la République, Emmanuel Macron, au cœur de la crise Covid, en mars 2020 : la mondialisation à tout prix était une folie, qu’il fallait réguler.

Cette semaine, pourtant, après le Japon, Singapour, le Vietnam, le Mexique, le Canada, l’Union européenne s’apprête à signer un nouvel accord de libre-échange : avec la Nouvelle-Zélande, cette fois.

Ce texte sera-t-il discuté à l’Assemblée, au Sénat, devant les Parlements des pays membres ? Sera-t-il validé par les citoyens ou leurs représentants ? Il ne semble pas. L’étape démocratique, on s’en passera.
Que contient le texte, d’ailleurs ? Quelles décisions pour l’industrie, pour l’agriculture, pour les services ? Nous l’ignorons. Seules des bribes ont filtré : des milliers de tonnes de produits laitiers, de viandes ovines, bovines, proviendront depuis l’autre bout du monde.

Ce texte respectera-t-il les « clauses miroirs », vantées par la France durant sa présidence ? En gros : que les normes européennes s’appliquent aux produits importés, provenant ailleurs, pour assurer à la fois protection de l’environnement, la santé des consommateurs, une concurrence équitables entre producteurs ? Pas du tout.

Ainsi, comme le relèvent les professionnels de la viande et du lait :
La Nouvelle-Zélande autorise l’atrazine. C’est un herbicide qui contamine l’eau, classé « produit nocif » pour l’homme, interdit en France et en Europe depuis 2003… et qui pourtant, vingt ans plus tard, continue de polluer nos rivières !

Eh bien, les éleveurs néo-zélandais pourront exporter vers notre continent leur lait, leur beurre, leurs vaches, tout en déversant cette molécule dans les sols.

Idem pour le Diflubenzuron. Classé possible cancérogène, l’Union européenne a interdit l’usage de ce pesticide en janvier 2021. En Nouvelle-Zélande, cette substance est utilisée en élevage ovin, tant sur les prairies que sur les animaux, de façon routinière.

Ou encore, les tourteaux de palme – une monoculture qui cause, on le sait, la déforestation dans les forêts d’Asie du Sud-Est. La Nouvelle-Zélande en est, aujourd’hui, le premier importateur mondial, notamment pour alimenter ses vaches laitières. L’Union européenne va-t-elle prétendre protéger les forêts, et signer un accord de libre-échange qui contribue à leur destruction ?
De même, enfin, pour le bien-être animal. Aucune loi, en Nouvelle-Zélande, ne fixe d’exigence quant à la durée de transport.

C’était il y a près de cinq ans, lors du précédent mandat, le président de la Fédération nationale bovine était auditionné par les députés à l’occasion des Etats généraux de l’alimentation :
« Qu’attend-on de nous ? lançait Bruno Dufayet. Vous voulez la compétition, le modèle néo-zélandais ? On le fera. Une agriculture familiale de proximité, qui intègre le bien-être animal ? On le fera. Vous voulez tout à la fois ? C’est aux Français et à vous, les politiques, de fixer un cap. »

Pour ma part, j’ai choisi. Et ce n’est pas la compétition face au modèle néo-zélandais, avec atrazine, Diflubenzuron et tourteaux de palme.

Nous vous demandons une chose simple : au nom de la France, suspendre cet accord. Le rendre public. Le présenter à l’Assemblée, au Sénat, afin que sa signature, ou non-signature, soit précédé d’un débat démocratique.

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