Monsieur François Ruffin interroge Elisabeth Borne, ministre de la Transition écologique et solidaire : une loi protège les arbres en ville, quand votre ministère la fera-t-il appliquer ?
Pour protéger vingt-cinq platanes, à Condom, dans le Gers, Thomas Brail s’est installé durant quatre semaines dans les arbres devant votre ministère : “Mon métier, comme grimpeur-arboristes, c’est de soigner les arbres, de les tailler. Mais aujourd’hui, ils tombent comme des mouches. C’est notre survie, et pourtant on le considère comme ‘du mobilier urbain’. Avant, j’ai combattu à Mazamet, puis à Moissac dans le Tarn et Garonne. Et là, à Condom, ces platanes, ils ont mis des années à pousser et en trente secondes on les met par terre.”
Ce Thomas Brail, on le regarde comme un héritier de Théodore Rousseau. Au milieu du XIXème siècle, ce peintre romantique, amoureux de la nature, quitte Paris, s’installe en lisière de la forêt de Fontainebleau. Mais voilà qu’un ingénieur des Eaux et Forêts veut la moderniser, couper des chênes multiséculaires, planter des allées… Rousseau et ses camarades de l’école de Barbizon vont s’y opposer, et ils obtiennent un décret impérial, en 1861, qui protège la forêt de Fontainebleau, parce qu’elle est ‘‘pittoresque’’. Digne d’être peint.
Depuis, le « droit des arbres » a progressé. L’article L350-3 du code de l’environnement dispose : “Le fait d’abattre, de porter atteinte à l’arbre, de compromettre la conservation ou de modifier radicalement l’aspect d’un ou de plusieurs arbres d’une allée ou d’un alignement d’arbres est interdit, sauf lorsqu’il est démontré que l’état sanitaire ou mécanique des arbres présente un danger pour la sécurité des personnes et des biens ou un danger sanitaire pour les autres arbres ou bien lorsque l’esthétique de la composition ne peut plus être assurée et que la préservation de la biodiversité peut être obtenue par d’autres mesures.. »
Voilà pour la théorie.
Dans la pratique, les arbres de Condom, de Mazamet, de Moissac, ou du boulevard Baraban à Amiens, ces arbres ne présentent aucun « danger », leur « état sanitaire ou mécanique » n’est pas en cause, et pourtant, à tous les coins du pays, des arbres sont rasés. Et parfois des arbres centenaires. Au profit des canalisations, des infrastructures, de l’urbanisme…
Comme le titre un article de Reporterre, « Face à la canicule, en ville, les arbres sont la meilleure parade ». Alors que le réchauffement des centre-villes est d’ores et déjà de +3°, « la plantation d’arbres est la méthode la plus efficace pour rafraichir les rues – le bénéfice peut atteindre 6 °C ». Sans compter que plusieurs études scientifiques l’ont démontré : la présence de la nature en ville apporte une influence positive sur la santé physique et mentale de ses habitants.
Au vu de l’urgence écologique, nous devons modifier notre rapport aux écosystèmes. Madame la Ministre, pourriez-vous faire respecter le sens premier de l’article L350-3 du code de l’environnement : celui où la protection est la règle, et l’abattage l’exception ? Pourriez-vous commencer par un cas concret : les arbres de Condom ? Qui deviendraient le symbole d’une réelle volonté de préserver la biodiversité urbaine…
6 réflexions au sujet de “Arbres en ville : l’abattage comme règle ou comme exception ?”
Merci M.Ruffin pour vos justes combats tous azimuts
Faudrait peut être rencontrer le jardinier de Versailles André Barathon je crois que c’est son nom il n’a pas très bon caractère mais les arbres ils les aime il tient à leur protection il est connu des auditeurs euh ceux qui restent sur France Inter voilà une idée parmi d’autres ,bon et bien merci de donner la parole aussi aux arbres .
Bonjour,
Demander l’aide d’Alain Baraton est une excellente idée ! Il est écouté sur France Inter le samedi et le dimanche, ses conseils sont précieux. Il aura sûrement l’oreille de certains édiles qui auraient bien besoin qu’on leur explique l’importance de préserver les arbres, et donc notre santé !
Peter Wohlleben, en Allemagne, a écrit des ouvrages remarquables sur l’intelligence des arbres. Il faut cesser à tout prix la densification des zones urbaines, préserver les espaces verts et des arbres qui nous procurent l’oxygène dont nous avons besoin pour vivre ! Et l’ombre qui nous protège de l’ardeur du soleil, sans laquelle nous cuirions dans nos rues de béton !
bonjour et merci pour votre soutien aux arbres. Cette cause est plus que majeure au regard du réchauffement climatique. Trop de citoyens et de leurs élus en parlent sans vraiment comprendre le problème et donc sans vraiment comprendre les solutions à ce problème.
Pour faire simple, la planète se réchauffe parce que l’énergie dont l’homme a besoin pour vivre provient essentiellement de la combustion de végétaux fossilisés, ce que sont le pétrole et le charbon. Charbon/Pétrole + Oxygène (O2) = Energie + Gaz Carbonique (CO2).
C’est ce gaz carbonique qui retient les rayons du soleil qui devraient repartir vers l’espace et provoque le réchauffement de la planète.
Pour réduire ce phénomène, on peut réduire sa consommation d’énergie, donc produire moins de CO2. Mais on peut aussi consommer/fixer ce CO2. Or c’est la fonction première de l’arbre: la photosynthèse. CO2 + lumière = Bois + Oxygène.
L’autre source d’absorption du CO2 est l’eau qui s’acidifie avec l’acide carbonique. La nature fait bien les choses puisque l’augmentation des températures fait fondre les glaces et la nouvelle eau va absorber le C02 en excès.
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