François Ruffin interroge Jean-Christophe Combe, ministre des Solidarités, de l’autonomie et des personnes handicapées.
En septembre 2018, le président de la République annonçait « lancer un combat neuf, indispensable, vital pour notre pays, celui de décider résolument de ne plus oublier personne » en réformant et en simplifiant les principales aides sociales dans le cadre de la stratégie nationale de lutte contre l’exclusion et contre la pauvreté. Une vaste consultation s’est alors déroulée, qui a donné lieu à un rapport.
En février 2022, le président de la République, alors candidat à l’élection présidentielle, confirmait sa volonté : « C’est une réforme d’ensemble, elle est très importante. » Et il ajoutait : « Elle s’accompagnera, de toute façon, d’un investissement de la Nation parce que tout ça, ça ne se fait pas en baissant les prestations. » En mars 2022, il promettait encore « la mise en place de la solidarité à la source ».
En juin, la Première ministre Elisabeth Borne rappelait cette ligne dans son discours de politique générale : « Le pouvoir d’achat, c’est venir en aide aux plus vulnérables. Nous voulons que chacun perçoive les aides auxquelles il a droit. Avec la solidarité à la source, nous mettrons fin à l’injustice sociale du non-recours. » Quelques jours plus tard, Olivier Dussopt, ministre du Travail, nous disait qu’il s’agissait « d’un chantier de longue haleine », et qu’il était « illusoire que cela […] puisse se faire en moins d’un an et demi ou deux ans. »
Mais où est passée cette « grande ambition réformatrice » du président de la République pour les prestations de solidarité ? Qu’est-il advenu, plus prosaïquement, du rapport sur les prestations de solidarité – qui n’est toujours pas remis à l’Assemblée nationale ?