« Les petites mains de la Justice »

François Ruffin interpelle le ministre de la Justice sur les revalorisation des greffières et greffiers.

Mercredi 28 juin, les greffières et greffiers d’Amiens ont lancé un mouvement de grève spontané, repris nationalement ce lundi 3 juillet. Céline, greffière principale, et Marie, greffière à l’application des peines à Amiens parlent d’un mouvement historique tant leur profession est habituée à rester dans l’ombre, invisible, alors que leur rôle est primordial.

Sans greffières, le dossier n’est pas enregistré, les pièces ne sont pas transmises.
Sans greffières, le juge ne peut pas statuer sur les demandes du justiciables.
Sans greffières, les audiences n’ont pas lieu. Sans greffières, la justice n’est pas rendue.

Elles ne comptent pas leurs heures de travail, donnent tout leur temps pour que la Justice se fasse le plus rapidement possible, fidèles aux enjeux de service public.

Je dis « elles » car ce sont très majoritairement des femmes, d’astreinte le week-end, qui ont travaillé pendant la période covid, sans prime à l’issue de celle-ci. Lorsqu’elles choisissent le temps partiel à 80%, il est non compensé, le travail de 5 jours à réaliser en 4.

L’augmentation du budget de la Justice s’est traduite par une revalorisation conséquente des salaires des magistrats, mais rien pour les greffières. Vous semblez oublier que la greffière co-signe chaque acte juridique du magistrat, sans droit à l’erreur, au risque du vice de forme. La charge de travail s’accroit fortement et pas un jour sans qu’un personnel soit en pleurs dans les couloirs du palais de Justice d’Amiens.

Des greffières choisissent de partir, quitter leurs fonctions vers d’autres ministères, en détachement, mais elles ne reviennent jamais.

Face à cela, une fois de plus, c’est le recours aux contractuels qui supplée. Moins formés, sans avoir prêtés serment, ils ne peuvent signer les actes qui reviennent alors aux greffières. Elles expriment un mépris pour leurs compétences, leur formation, leur engagement, ou encore pour le concours de la fonction publique qu’elles ont obtenu.

Alors Monsieur le ministre de la Justice, pouvez-vous accorder aux greffières, à l’égal des magistrats, une revalorisation de leurs salaires ? Allez-vous leur permettre l’accès à la catégorie A de la fonction publique comme vous vous y étiez engagé en novembre 2021 ?

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