Monsieur le Premier ministre,
Vous venez d’annoncer une « remise de 15 centimes du litre d’essence à compter du 1er avril ». Et Je m’interroge : est-ce un canular ?
Je suis en effet contacté par des auxiliaires de vie, de la Somme et d’ailleurs, qui s’inquiètent dès maintenant – sans attendre le mois d’avril – pour leur porte-monnaie : « Je dois faire entre deux et trois pleins d’essence par mois à plus de 100 € le plein… en sachant que je suis à temps partiel. »
Depuis début 2021, le carburant est passé de 1,40 le litre, à plus de 2€. +40%. Avec des centaines de kilomètres à parcourir chaque mois, avec un tarif kilométrique bloqué à 35 centimes depuis dix ans, et avec un salaire moyen de 670 €, il est urgent que des décisions soient prises pour les auxiliaires de vie.
J’ai sollicité le président du Conseil départemental de la Somme, Stéphane Haussoulier, qui m’indique qu’il va « agir pour soutenir le pouvoir d’achat des professionnels ». Mais « s’agissant d’une situation structurelle liée au contexte international, la réponse à cet enjeu devrait être pensée au niveau national : en tout état de cause, les collectivités ne peuvent pas revaloriser les barèmes des indemnités kilométriques. »
Je ne comprends pas.
Je ne comprends pas que vous attendiez le 1er avril. Je ne comprends pas que vous ne proposiez que 15 centimes de réduction.
Je ne comprends pas, surtout, que votre mesure ne soit pas ciblée : le touriste qui va se rendre au ski sera autant aidé que l’aide à domicile qui apporte du soutien aux personnes âgées de son coin ?
A la place, je vous demande de relever, d’urgence, les barèmes kilométriques des professions, et notamment des professions du soin, qui recourent à leur voiture personnelle.