Il y a un mois, le Directeur académique de la Somme m’assurait qu’en raison de la crise du covid-19, les fermetures de classes à la rentrée prochaine seraient suspendues. Dont acte. Mais était-ce pour mieux dissimuler les suppressions de postes dans le secondaire ? J’adresse aujourd’hui, par courrier, la question au ministre de l’Education nationale.
J’apprends en effet – par voie de presse et je le regrette – la suppression de 96 postes dans les collèges et lycées de l’Académie d’Amiens en 2020. Depuis l’entrée en fonction de Jean-Michel Blanquer, les rentrées se suivent et se ressemblent. En 2018, le rectorat annonçait 136 suppressions de postes dans le secondaire en Picardie. En 2019, c’était 95. Et cette année, rebelote donc. Jamais deux sans trois.
En trois ans, les suppressions de poste annoncées dans le secondaire s’élèvent ainsi à 327 dans l’Académie d’Amiens. Soit l’équivalent de huit collèges supprimés dans une région où les difficultés scolaires sont pourtant marquées. En France métropolitaine, la Picardie a le plus faible taux d’espérance d’obtention du bac, l’un des taux les plus bas de réussite au bac, une fréquence des difficultés de lecture très prononcée, ainsi qu’une proportion de jeunes pas ou peu diplômés parmi les plus élevées.
Un rapport de la Cour des comptes publié il y a deux jours indique que « en 2019, pour la première fois depuis 2012, le ministère de l’Education nationale a connu des suppressions d’emplois (moins 3 816 équivalents temps plein en exécution contre moins 1 800 prévus) ». Soit des suppressions deux fois supérieures à ses propres objectifs !
Je demande qu’aucun poste ne soit supprimé à la rentrée dans le secondaire. Je ferai front avec les enseignants, les parents d’élèves, les maires, mes collègues députés et sénateurs, les élus et le président du Département, sans distinction de couleur politique, pour défendre notre territoire et son avenir : nos enfants, leur éducation.