Simple comme un coup de fil…

Vous regardez le monde social vu d'en haut. Vous planez, depuis vos palais. Pour les enfants handicapés, un numéro vert, et tout est réglé.
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Cet automne, Madame la ministre,
des milliers d’enfants handicapés se retrouvent sans accompagnant, de fait exclus de l’école.

A leurs parents, inquiets, vous avez apporté ce remède,
il y a quinze jours, ici même :
« Notez ce numéro : le 0800 730 123.
80% des cas sont résolus dans les 24 heures.
C’est ça, la réalité de terrain. »

Ca serait plus rapide que La Redoute.

L’auxiliaire de vie scolaire, même précaire, même sous-payée,
même sous le seuil de pauvreté, serait livrée dans la journée.

Ce numéro, Cathy, chez moi, à Abbeville, l’avait déjà noté.

Son petit garçon est atteint d’autisme.
Depuis la rentrée, elle se bagarre pour obtenir un accompagnant.
Au rectorat, qui ne répond pas, elle adresse des courriers,
bientôt des recommandés.

Alors, votre 0 800, c’était sa bouée.
J’ai là sa facture Freebox.
Elle a appelé le 7 septembre à 15 h 02.
Personne n’a décroché.
Elle a essayé, de nouveau, à 15 h 38.
Puis à 16 h 49.
Le 11 septembre à 14 h 02.
A 14 h 42.
A 17 h 02.
Le 12 septembre à 10 h 28.
Le 13 septembre à 10 h 04.

Toutes ces tentatives, au milieu des rendez-vous avec l’orthophoniste, le neurologue, le psychomotricien.
Enfin, le 21 septembre à 9 h 51, un téléconseiller a décroché.
Cathy a rempli un énième dossier.
Mais depuis deux semaines, plus rien.
Aucune nouvelle, encore moins d’accompagnant pour son enfant.

La voilà, la « réalité de terrain », comme vous dites.
Le voilà, le fossé entre le pays et votre baratin.
Yann Arthus Bertrand a fait, en photo, Le monde vu d’en haut.
Vous, c’est le monde social vu d’en haut.
Vous planez.
Et comme il paraît lisse, le pays, vu depuis vos palais.
Pour les enfants handicapés, un numéro vert, et tout est réglé.
Côté pauvreté, des grands mots, quelques euros,
et en trois coups de cuillère à pot, vous l’éradiquez.
Pour les hôpitaux, paf, un plan Santé.
Pour les retraités, la méthode Coué:
« Vous n’avez rien perdu ! Vous n’avez rien perdu ! »
Et aux cinq millions de chômeurs, le banquier de l’Elysée délivre son secret : « traverser la rue. »

Alors, chers amis de Jupiter,
quand remettrez-vous les pieds sur Terre ?

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